
Son livre Dans la tête des animaux recense un nombre important d'études scientifiques réalisées sur le sujet. Divisé en thèmes, comme les déplacements, les relations sociales et la communication, il fourmille de faits permettant de mieux comprendre l'intelligence animale. «Pour bien saisir ce qui se passe dans la tête des animaux, il faut d'abord prendre en compte le monde unique dans lequel ils vivent. D'une espèce à l'autre, ils ne perçoivent pas les mêmes choses et ne portent pas attention aux mêmes choses. Ils ont aussi chacun leur façon d'apprendre et de se souvenir. Leur intelligence dépend de leur capacité à avoir des comportements flexibles qui s'ajustent aux variations de l'environnement autour d'eux», explique l'auteur.
Avec leur comportement semblable à celui de l'homme, il n'est pas étonnant de retrouver les chimpanzés sur la liste des animaux les plus intelligents. À l'instar des corvidés et des perroquets, les primates ont des rapports sociaux développés et sont capables d'utiliser des outils. «Ces animaux ont en commun d'avoir un cerveau relativement volumineux par rapport à leur corps. Ils vivent sur une longue période dans des environnements fluctuants en termes de nourriture et au sein de groupes où les relations sociales sont complexes», résume François Y. Doré.
Mais attention: les corvidés, les perroquets et les primates n'ont pas le monopole de l'intelligence. La science a démontré que plusieurs autres animaux ont développé des habiletés étonnantes. Entre autres, les fourmis ont une sorte de podomètre interne qui leur permet d'enregistrer le nombre de pas effectués depuis leur départ de la fourmilière et donc d'y revenir après avoir cherché de la nourriture. Les abeilles, pour leur part, se déplacent en se basant sur le flux visuel, c'est-à-dire sur le rythme avec lequel les images atteignent leurs yeux. Quant au saumon, il retrouve sa rivière d'origine grâce à son odorat très développé.
Autre espèce digne d'intérêt: le junco ardoisé, un oiseau dont François Y. Doré a étudié le comportement parental. Ses recherches ont démontré que les parents nourrissent leurs oisillons à un rythme très régulier. Dans les jours qui précèdent la sortie du nid des oisillons, le mâle espace de plus en plus ses visites. Néanmoins, les oisillons sont nourris au même rythme qu'avant, à la minute près, car la femelle augmente la fréquence de ses visites au nid. Comment fait-elle? Grâce à une horloge interne qui lui permet de mesurer avec précision les intervalles de temps.
Avec ces nombreux exemples, François Y. Doré espère contribuer à détruire les mythes et les préjugés qui subsistent sur les animaux. Comme il le dit si bien en conclusion de son livre, «c'est en se débarrassant de notre sentiment de supériorité millénaire et en tentant de comprendre l'univers de chaque espèce que nous pourrons arriver à vraiment aimer et à respecter les animaux qui nous entourent.»

Résultat de deux ans de travail, Dans la tête des animaux plaira à quiconque est intrigué par l'univers des animaux.