L'équipe internationale qui a réalisé cette étude a recruté 78 personnes de 50 à 70 ans qui étaient sédentaires et qui avaient un surpoids. Chaque participant devait suivre une diète provoquant un déficit énergétique d'environ 500 calories par jour. De plus, les chercheurs avaient conçu trois programmes d'entraînement qui combinaient, d'une part, des activités aérobiques, comme l'aquaforme, le vélo ou la marche, et, d'autre part, des exercices de musculation effectués avec des poids ou sur appareils. Les sujets du groupe 1 avaient droit à la combinaison musculation intense – aérobie faible, les sujets du groupe 2 à celle musculation faible – aérobie intense et les sujets du groupe 3 à la combinaison musculation faible – aérobie faible.
Tel que prévu, les trois premiers mois de l'intervention ont provoqué une perte de poids – environ 7 kg en moyenne – et de graisses – environ 5 kg en moyenne – chez les participants des trois groupes. Après 3 mois, lorsqu'un nouvel équilibre a été atteint, la perte de masse adipeuse était de 1,5 à 2 kg plus grande chez les participants des groupes 1 et 2 que chez ceux du groupe 3. «Peu importe qu'il s'agisse de musculation ou d'activités aérobiques, des exercices d'intensité élevée favorisent une plus grande perte de poids avant l'atteinte d'un plateau», constate Angelo Tremblay, professeur au Département de kinésiologie, chercheur à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) et premier auteur de l'étude.
Ces résultats confirment les conclusions de travaux antérieurs menés par l'équipe du professeur Tremblay et par d'autres équipes. Toutefois, souligne le chercheur, l'élément inédit de cette dernière étude concerne les variations d'une hormone qui contrôle l'appétit, la ghréline. Les analyses biochimiques montrent que, pendant les trois premiers mois de l'intervention, au plus fort de la perte de poids, les concentrations de cette hormone augmentent davantage dans les groupes 1 et 2 que dans le groupe 3. «Le corps se protège contre une diminution de ses réserves de graisse en stimulant le désir de manger», explique le chercheur.
À partir du 6e mois toutefois, la concentration de ghréline redescend progressivement et retrouve son niveau pré-intervention dans les trois groupes. «Cette observation suggère que la pratique régulière d'activités physiques peut conduire à des adaptations hormonales qui facilitent le maintien du nouveau poids. Le gradient hormonal qui favorise la reprise du poids s'estomperait donc avec le temps. Pour les gens qui entreprennent ce type d'intervention, c'est une nouvelle qui devrait les encourager à demeurer actifs», conclut le professeur Tremblay.
Cette étude est le fruit d'une collaboration entre des chercheurs du Canada, de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Australie. Vicky Drapeau, du Département d'éducation physique et de l'INAF, fait partie des signataires de l'article.