Des chercheurs canadiens apportent une nouvelle preuve des effets bénéfiques de l'interdiction des mises en échec sur la santé des jeunes hockeyeurs. L'étude qu'ils publient dans le British Journal of Sports Medicine révèle que cette interdiction s'est soldée par une réduction importante des blessures chez des jeunes de 13 ou 14 ans évoluant dans des ligues récréatives.
Dirigée par Carolyn Emery, de l’Université de Calgary, l'équipe de recherche, dont fait partie le professeur Claude Goulet du Département d'éducation physique, a profité de l'instauration d'un règlement interdisant les mises en échec dans des ligues récréatives de catégorie bantam en Alberta et en Colombie britannique. Les chercheurs ont évalué l'effet de cette mesure sur la fréquence des blessures chez des joueurs faisant partie de 49 équipes où la mise en échec était permise et de 33 équipes où elle était proscrite.
Les analyses de chercheurs montrent que:
la fréquence des blessures de toute nature par 1000 heures de jeu se situait à 8 cas pour les équipes avec mise en échec contre 3,7 cas pour les équipes sans mise en échec;
la fréquence des commotions cérébrales par 1000 heures de jeu atteignait 3,3 cas lorsque la mise en échec est permise contre 2,0 cas lorsqu'elle est interdite;
l'interdiction de la mise en échec a conduit à une réduction de 56% des blessures de toute nature;
l'interdiction de la mise en échec a entraîné une réduction de 40% des commotions cérébrales – une différence qui est non significative sur le plan statistique, mais qui n'est pas négligeable sur le plan clinique.
En extrapolant les constats de l'étude à l'ensemble des joueurs de niveau bantam récréatif au pays, les chercheurs concluent que l'interdiction de la mise en échec permettrait de prévenir 6386 blessures par an.
«Lorsqu'elle est permise, la mise en échec est la principale cause de blessures chez les jeunes hockeyeurs, analyse le professeur Claude Goulet. Dans une ligue récréative, ce qui importe est le plaisir de jouer, d'être en forme et de s'améliorer. Si le bien-être des joueurs est la priorité, je ne vois pas les avantages de permettre la mise en échec et d'augmenter le risque de blessures.»