
La création des chaires de recherche permettra aussi de recruter cent professeurs, parmi les meilleurs au monde dans leur domaine, et de bâtir autour d’eux des équipes de recherche performantes. Le projet vise à créer des pôles de recherche de calibre international orientés vers les grands enjeux et les besoins de la société.
Le recteur Denis Brière est bien conscient de l’ampleur du défi qu’impose le programme: «L’Université devra trouver de nouvelles sources de financement, innover là aussi et réussir à convaincre autant le privé, le parapublic que le public des bénéfices multiples à investir dans la recherche et la création universitaire». Pour réaliser son objectif, l’Université Laval doit pouvoir compter sur un appui massif et une mobilisation extraordinaire de la part de la communauté universitaire, mais aussi des principaux acteurs de la grande région de Québec. Tous ceux qui bénéficient à tous égards de la formation et de la recherche universitaire seront appelés à contribuer.
L’appui de Pôle Québec Chaudière-Appalaches, de la Ville de Québec, du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation ainsi que celui des organismes qui ont pour mandat d’investir dans la recherche de haut niveau suscitent l’enthousiasme du vice-recteur à la recherche et à la création Edwin Bourget, qui sera le grand maître d’œuvre du PAIR. «L’Université Laval est déjà parmi les plus importantes universités au pays en matière de recherche, a rappelé Edwin Bourget. Ces cent nouvelles chaires que nous allons créer d’ici 2013 vont non seulement faire augmenter de 30 % les fonds de recherche à l’Université, mais auront aussi des répercussions inestimables sur le développement économique de notre milieu.»
Les grands secteurs
Parmi les nouvelles chaires de recherche qui seront créées, 75 seront réparties également entre les trois grands secteurs de l’Université Laval, soit la santé, les sciences et le génie, ainsi que les sciences humaines, sociales et les arts. Ces chaires suivront les grands thèmes retenus par l’Université dans son Plan de développement de la recherche 2006-2010. Elles seront aussi identifiées en fonction des créneaux d’excellence du programme ACCORD de Pôle Québec Chaudière-Appalaches. Ceux-ci touchent les technologies appliquées, les sciences de la vie, l’alimentation santé, le tourisme patrimonial (nature/culture), les assurances, les métaux et matériaux avancés. Parmi les 25 autres chaires à créer, quinze seront réservées pour des projets impliquant plusieurs facultés et dix pour des secteurs en émergence.
Afin d’encadrer le processus de création des nouvelles chaires, l’Université a recruté François Sauvé, qui agira comme directeur du Bureau des chaires et du PAIR au vice-rectorat à la recherche et à la création. François Sauvé possède une solide expérience en gestion de projets et en analyse au sein des organismes subventionnaires du gouvernement du Canada. Il a notamment travaillé pour les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et dirigé le secrétariat du Programme des chaires de recherche du Canada.
Différents modèles
Le montage financier des chaires pourra se faire selon différents modèles, mais devra réunir au moins 200 000 $ annuellement pendant cinq ans. Des exemples originaux figurent déjà au palmarès récent du développement de la recherche à l’Université Laval. La Chaire sur la démocratie et les institutions parlementaires du professeur Louis Massicotte (science politique) est financée par l’Assemblée nationale du Québec et ses organismes associés, mais aussi par l’Assemblée nationale de la République française. La Chaire du professeur Denis Roy en technologie et typicité fromagère est financée par un groupe de partenaires industriels qui représentent 80 % de la production fromagère au Canada. Pour sa part, la Chaire de recherche industrielle CRSNG en calcul scientifique de haute performance, menée par le professeur André Fortin, bénéficie d’un partenariat unique avec Michelin North America (Canada).
Pionnière de l’enseignement supérieur au Canada, l’Université Laval est le berceau de l’éducation et de la recherche en français en Amérique. Elle regroupe plus de 38 000 étudiants, dont 10 000 aux cycles supérieurs, et plus de 3 000 professeurs et chargés de cours. Les fonds consacrés à la recherche sont en moyenne de 250 M$ par année et se répartissent parmi les trois Réseaux de centres d’excellence, les huit Instituts, les 38 Centres de recherches et les quelque 125 Chaires déjà en place. La présence de l’Université Laval génère pour la région de Québec des retombées économiques directes et indirectes de l’ordre du milliard de dollars.