
Les cinéphiles attirés par le documentaire social ont rendez-vous à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins, le dimanche 4 février, alors que seront projetés gratuitement neuf moyens et longs métrages dans le cadre du Festival du film ethnographique de Montréal, volet Université Laval. L’événement existe depuis quatre ans, mais il n’est présenté que depuis l’an dernier à Québec. Il est organisé par des étudiants en anthropologie des universités de Montréal, Concordia, McGill et Laval. À Québec, la programmation comprendra des films tournés en Argentine, en Croatie, aux États-Unis, en Inde, au Pérou, à Taiwan et au Québec. À l’exception des films réalisés au Québec et projetés en français, tous seront présentés en version originale sous-titrée en anglais. Sept des films projetés ont été tournés par des cinéastes professionnels.
«La programmation de cette année est éclectique et tous les films sont de qualité», affirme André Martineau, étudiant inscrit à la maîtrise en anthropologie, responsable des communications et membre du comité organisateur de l’événement à Québec. «Ces films, poursuit-il, sont très bien réalisés, ils sont intéressants et agréables à regarder, en particulier Musafir.» Cette coproduction Inde-France a été réalisée en 2005 par Cédric Dupire et Pierre-Yves Perez. En 80 minutes, le spectateur part à la découverte d’un groupe musical folklorique indien. Cette formation a ceci de particulier qu’elle regroupe des musiciens originaires de différentes régions de l’Inde et qui appartiennent à toutes les castes de la religion hindoue. Le film guide le spectateur jusque dans la communauté d’origine des différents membres du groupe. Un film sur la rencontre de l’Autre et sur la musique comme forme de langage.
Gros plans
Dans son film At Highest Risk: Maternal Health Care in the Peruvian Andes, la cinéaste Rebecca Rivas se penche sur les cas de femmes vivant dans les Andes et dont les croyances médicales traditionnelles se heurtent à la médecine moderne. Le film Stone Dream de Hu Tai-Li aborde la question complexe des relations ethniques à Taiwan entre Taiwanais et immigrés chinois qui se sont établis sur l’île. Jason Price a réalisé son film The Professor dans le cadre de ses études de maîtrise. Il relate la vie actuelle de celui qui fut président par intérim du Libéria durant la guerre civile de 1994-1995. David Kpormakpor vit maintenant aux États-Unis. Le réalisateur propose une réflexion sur les conséquences des choix et des actions posés dans le passé. Le projet de Wakiponi Mobile est celui d’un studio de production audiovisuelle mobile qui va à la rencontre des jeunes vivant dans les communautés autochtones du Québec. Ces derniers sont invités à participer à la conception, l’écriture et la réalisation d’un petit documentaire sur un sujet qui les passionne. Les trois courts métrages présentés portent sur les difficultés et l’importance d’une radio communautaire dans une communauté autochtone, sur les relations père-fils sous l’angle de la transmission des savoirs, et sur une danse amérindienne traditionnelle. Les films s’intitulent respectivement Territoire des ondes, Jason et Le guerrier. Le film Amidst the Stones Hypnotized by the Moon, de Ruben H. Guzman, traite du travail quotidien d’une famille de bergers pseudo-nomades d’Argentine et de leur lutte pour préserver un mode de vie en voie de disparition rapide. Enfin, Turcisce Carnival examine la reprise d’une tradition carnavalesque dans un village du nord de la Croatie, une activité abandonnée depuis 40 ans.
La première projection débutera à 11 h et la dernière commencera à 18 h 40. À 17 h, Frédéric Laugrand, professeur au Département d’anthropologie, prononcera une conférence sur l’anthropologie visuelle.
Toujours dans le cadre du Festival, le Musée de la civilisation de Québec présentera ce soir, le jeudi 1er février, une demi-douzaine de films réalisés à l’automne par des étudiants d’anthropologie de l’Université Laval dans le cadre du cours Anthropologie visuelle. La soirée de projection commence à 19 h 30. Selon André Martineau, la croissance du cinéma ethnographique s’explique par des raisons techniques. «Avant les années 1990, dit-il, faire du cinéma ethnographique nécessitait de gros budgets parce que la technique était lourde. Les systèmes numériques modernes ont démocratisé l’accès à ce moyen d’expression. On observe également depuis l’an 2000 un engouement pour le cinéma documentaire.» Pour plus d’information sur le FFEM et sa programmation: www.ffem.ca.