
Salifou Lindou fait partie des artistes camerounais invités à participer à la RIAP. On a pu voir son travail, entre autres, aux biennales de Dakar et de Johannesburg et à la foire d'art contemporain africain 1:54 de Londres.
Le tout se déroule sous la direction de Richard Martel, pilier de l'art performance à Québec. «Nous profitons de la 20e Rencontre pour faire un bilan de la situation des pratiques performatives dans le monde. Le fait de diviser la programmation en zones géographiques permet de voir s'il y a des affinités ou des clivages culturels entre les artistes», explique cet ancien chargé de cours à l'École d'art.
L'art performance — ou «art action», pour reprendre son expression — consiste à intervenir dans un lieu public avec une œuvre éphémère. Parfois, les spectateurs sont appelés à participer à l'action, d'autre fois ils sont de simples observateurs. «Les pratiques performatives varient énormément d'un artiste à l'autre. C'est un peu comme au hockey: certains sont plus violents, d'autres sont plus élégants. Il y en a de toutes les couleurs et pour tous les goûts», souligne Richard Martel.
Parmi les événements à ne pas manquer selon lui, la soirée du 20 octobre sera consacrée aux performeurs camerounais, une première au Québec. C'est Serge Olivier Fokoua, artiste vivant entre Gatineau et Yaoundé, qui est derrière cette initiative. «Ma participation à la RIAP est une suite logique de ma longue collaboration avec Richard Martel, que j'ai rencontré pour la première fois en 2011. C'est d'ailleurs pour garder une proximité avec lui que j'ai choisi de faire une maîtrise en arts visuels à l'Université Laval, même si je vis à Gatineau. En 2016, Richard Martel a participé, avec deux autres artistes québécois, aux Rencontres d'arts visuels de Yaoundé, que j'organise au Cameroun. C'est ainsi qu'un pont a été créé entre le Cameroun et la RIAP», raconte-t-il.
Avec trois autres artistes invités, Serge Olivier Fokoua offrira un aperçu de son univers créatif. Le lendemain, il donnera une conférence sur l'art actuel au Cameroun. Pour lui, la scène artistique de ce pays est en pleine ébullition. «Le contexte africain dégage déjà une forte ambiance de performativité, avec ses us et coutumes, ses rituels, ses cérémonies, le langage et l'attitude des gens. Les artistes performeurs n'ont pas besoin d'aller très loin pour trouver un sens à leur démarche. Au Cameroun, l'acte performatif est avant tout une expression identitaire», dit-il.
Sa conférence sera présentée au centre Le Lieu. Les autres activités de la programmation se dérouleront à la Chambre Blanche, aux ateliers du Roulement à billes ou à l'Œil de Poisson.