
Vive le vent d'hiver! est en quelque sorte un projet-pilote qui permettra aux étudiants d'alimenter leurs recherches sur la conception d'espaces publics nordiques.
«En été, les habitants n'hésitent pas à se rassembler sur les places publiques. L'hiver, leurs interactions diminuent, car ils ne font que transiter par ces lieux. Notre but avec ce projet était d'adapter un espace aux conditions hivernales afin qu'ils puissent poursuivre leurs échanges», explique Alexandra Vaillancourt-Guay, qui forme le collectif avec Audrey Morency, Alexandre Morin, Baptiste Balbrick, Delphie Laforest-Pradet, Marie-Jeanne Allaire-Côté et Simon Parent.
Leur installation éphémère, qui se veut simple et reproductible, a été érigée sur le plus haut palier des escaliers qui relie la rue Saint-Jean à la basse-ville. Composée de trois grands murs courbés pour bloquer les vents dominants, elle invite les passants à s'offrir un petit moment de repos. Les bancs en bois, les lumières et les sources de chaleur créent un espace chaleureux de discussion. Les parois de la structure ont été couvertes de branches de pin, un matériau choisi pour sa capacité à stimuler l'imaginaire collectif. «Le pin évoque l'esprit festif de l'hiver. Il pique la curiosité des passants et éveille les sens du toucher et de l'odorat. Lors du montage de l'installation, une dame a serré une portion du mur dans ses bras pour sentir l'odeur du pin. C'est en plein le genre de réaction que l'on souhaitait créer», indique Audrey Morency.
Avec ce projet, dont il documentera les retombées tout l'hiver, le groupe espère alimenter la réflexion sur les façons de concevoir des espaces publics adaptés à la saison la plus longue. «Avant de concevoir l'installation, nous nous sommes questionnés sur les facteurs qui génèrent du confort et de l'inconfort en hiver. Nous nous sommes demandé, par exemple, comment répondre au vent et au manque de chaleur. Les solutions issues de cette réflexion ont contribué à la mise sur pied du concept», dit Simon Parent, lauréat d'une bourse du Fonds Gilles-Cantin en architecture, qui a permis de lancer ce projet.
Le collectif, qui a produit une maquette en argile et plusieurs plans avant d'atteindre le résultat escompté, a aussi reçu de l'aide de la Société de développement commercial du Faubourg Saint-Jean, du conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste, de l'atelier coopératif La Patente et de plusieurs commerçants, en plus d'avoir amassé des fonds grâce à une campagne de sociofinancement. Des discussions sont en cours avec la Ville de Québec afin de convertir la structure en une autre installation, une fois l'hiver terminé. D'ici là, Les malcommodes ne manquent pas d'idées pour embellir et améliorer leur création et ainsi, on l'espère, générer d'intéressantes discussions hivernales.
Pour plus d'information sur la démarche des Malcommodes: lesmalcommodes.org et www.facebook.com/collectiflesmalcommodes

Marie-Jeanne Allaire-Côté, Baptiste Balbrick, Alexandre Morin, Simon Parent, Alexandra Vaillancourt-Guay, Audrey Morency et Delphie Laforest-Pradet (absente sur la photo) forment ce dynamique collectif d'apprentis architectes.
Photo Marc Robitaille