Ce sera ensuite au tour de la tragédie grecque d’Euripide, Les Bacchantes, de prendre le devant la scène sous la direction d’Odré Simard qui en a dépoussiéré le texte. Offrant un spectacle tout en mouvement et jeu théâtral. Dionysos, se faisant passer pour un étranger, retourne sous les traits d'un mortel à Thèbes, où il est né. Il veut se venger du roi Penthée qui refuse de l'honorer comme un dieu. Quittant la cité, Dyonisos entraîne les femmes dans la forêt. Penthée, dont la mère Agavé adule Dyonisos, fait emprisonner l'étranger et les femmes qui l'accompagnent. Les bacchantes sont alors poussées à la folie. Elles détruisent et tuent tout ce et tous ceux qui se trouvent sur leur passage. Agavé en vient enlever la vie de son propre fils. Pour célébrer Dyonisos, la danse contemporaine s’invite et souffle un vent d’intemporalité sur Thèbes. La pièce sera présentée du 11 au 15 mars.
Place au délire
Les dadas débarqueront deux jours plus tard - du 17 au 22 mars - avec Merz-Sonate, un montage de monologues, saynètes et poèmes de Kurt Schwitters. Peintre et poète allemand, il s’est vu refuser l’entrée dans le cercle dadaïste en raison de ses idées trop originales ! La pièce évoque tout aussi bien la vie d’un curé romantique que celle d’une vieille dame qui se plaint du cadavre de son poisson. Elle se penche sur l’odeur d’une souris morte et raconte une histoire de perroquets. Cette œuvre se présente comme un délice de curiosités. Philippe Savard, le metteur en scène, promet «un délire verbal en forme de poème dada.».
L’auteur Jean Anouilh et son Antigone suivront - du 25 au 29 mars - dans une mise en scène audacieuse tissée à même l'évocation et la puissance des mots de Anouilh. Après la mort d’Œdipe, ses deux fils, Etéocle et Polynice, se disputent le trône de Thèbes et s’entretuent. Créon, leur oncle, succède au pouvoir et ordonne des funérailles somptueuses à Etéocle et laisse Polynice, le traître, sans sépulture. Il promet la mort à toute personne qui osera lui rendre les honneurs funèbres. Antigone, la sœur tente d’enterrer Polynice. Arrêtée, elle s'obstine. Jean-François Hamel, le metteur en scène est resté fidèle à un texte qu'Anouilh avait réussi à distancier de celui de Sophocle. L’important étant de laisser résonner ce qui subsiste d'actuel dans l’histoire pluri-millénaire d'Antigone», résume-t-il.
Un autre classique du théâtre grec clôturera la saison: Troie. Andromaque, Briséis, Hélène d’un côté. Achille, Paris, Hector, Ulysse de l’autre. Les personnages d’Homère prennent une nouvelle vie dans cette vision moderne, puissante et tragique de la guerre de Troie, mise en scène de Marie-Ève Chabot-Lortie. «C’est une création originale qui reprend un classique et dans laquelle on peut voir à quel point les idées se perpétuent à travers les millénaires. C’est presque étonnant de constater à quel point cela fonctionne encore aussi bien aujourd’hui», résume Roxanne Mailloux, présidente de la troupe. La pièce sera présentée du 8 au 12 avril.
Le lancement de la nouvelle saison des Treize a eu lieu sous la présidence d’honneur de Jonathan Gagnon. Ancien membre de la troupe, ce comédien, qui tenait son premier rôle au cinéma dans le récent Grand départ de Claude Meunier et que l’on retrouvera l’été prochain dans la comédie De père en flic d’Émile Gaudreault, a salué par sa présence la 60e saison de la plus grande troupe de théâtre étudiant du Canada.
Les spectacles seront présentés au Théâtre de poche ou à l'Amphithéâtre Hydro-Québec. Coût des billets: 10 $ en prévente à l'Animation socioculturelle, au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins - 12$ le soir de la représentation. Renseignements : www.lesTreize.asso.ulaval.ca