Les annonceurs investissent, à travers le monde, quelque 400 milliards de dollars chaque année pour faire connaître leurs produits, leurs services ou leurs idées. Ce que perçoit le consommateur, c’est le message. La réalisation de celui-ci représente une faible partie des sommes dépensées en publicité. La plupart des investissements s'appliquent à l’achat des espaces publicitaires. Comment et pourquoi un annonceur choisit-il tel média plutôt qu’un autre? Pourquoi à l’intérieur d’un média préfère-t-il certains cahiers ou certaines plages horaires? Pourquoi le cinéma, les pages jaunes, la publicité par l’objet font-ils désormais partie de la trousse du publicitaire? Chacun de ces outils de communication est privilégié parce qu’il rejoindrait de façon plus efficace la cible visée. La stratégie média que construit chaque annonceur découle d’une connaissance fine de l’offre à mettre en valeur, du public que l’on veut atteindre, des forces et des faiblesses de chacun des outils de communication et de la capacité à créer une synergie originale entre tous ces éléments. Lorsque la stratégie média est terminée, il faut la mettre en œuvre. Or, chaque famille de médias possède des règles d’achat. Il s’agit là d’un univers complexe. Le dernier ouvrage de Bernard Dagenais, La publicité: stratégie et placement média. Ou comment choisir la campagne multimédia la plus efficace (PUL, 2008), veut montrer la face cachée de la publicité. Il plonge dans les relations complexes entre annonceurs, agences et médias et il présente comment fonctionne le placement dans chacun des médias avec les outils de mesure utiles et les règles d’achat. Il traite également du hors média qui accapare aujourd'hui près de 50 % des dépenses publicitaires. C’est avec ces données en main que le planificateur média peut construire sa stratégie en prévoyant des mesures d’évaluation pour s’assurer qu’il a fait les bons choix.
Mélange des genres
Figures du journalisme. Brésil, Bretagne, France, La Réunion, Mexique, Québec (PUL, 2008), ouvrage publié par les professeurs Dominique Augey, François Demers et Jean-François Tétu, complète le cycle de recherche entrepris en 2002 par le Réseau d’études sur le journalisme (REJ) sous le thème «Hybridation et création des genres médiatiques». Le REJ a publié en 2005 un premier ouvrage issu de ces travaux sous le titre: Le journalisme en invention, nouvelles pratiques, nouveaux acteurs, qui réunit les analyses de plusieurs équipes sur des phénomènes observés en France. Ce second livre élargit la scène à d’autres lieux du monde où ont émergé de nouveaux genres de journalisme et où l’on rencontre des hybridations parfois innovantes, parfois surprenantes. Ce que désigne le terme «journalisme» paraît encore plus large et changeant. Cette diversité liée à la géographie, à l’histoire et aux différences culturelles et sociales multiplie les objets, les énonciations, les stratégies et les conceptions nationales à prendre en compte pour étudier le journalisme et les recherches qui lui sont dédiées. Dans des contextes différents et en changement, le centre fondateur du journalisme demeure en Occident, d’où a émergé une conception dominante fortement liée à une vie politique et étatique. C’est ce qu’illustre ce livre qui présente quelques figures de la réalité contemporaine du journalisme en divers lieux du monde.
Retour sur les réformes de l'éducation
Sous la direction de Gabriel Gosselin et Claude Lessard, Les deux principales réformes de l’éducation du Québec moderne. Témoignages de ceux et celles qui les ont initiées (PUL, collection Formation et profession, 2008) porte sur les deux principales réformes éducatives que le Québec moderne a connues, soit celle qui est issue de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent), de 1961 à 1965, et celle qui a été conçue par la Commission des États généraux sur l’éducation, en 1995-1996. En leur rendant tout d'abord hommage, ce livre donne la parole à celles et ceux qui ont pensé ces réformes. Il permet également à ces réformateurs de se prononcer publiquement à titre d’observateurs émérites et d’analystes indépendants de la scène de l’éducation. Des mises en contexte produites par des universitaires reconnus éclairent leurs propos. Ce document est en quelque sorte un legs a posteriori que ces hommes et ces femmes ont voulu transmettre à ceux et celles qui, à leur suite, entreprendront de réfléchir sur les rôles de l’éducation et sur les manières de traduire leurs idéaux. Gabriel Gosselin, consultant en éducation, s'intéresse à l’innovation pédagogique, à la formation initiale et continue des maîtres, aux fondements et aux discours officiels de l’éducation. Claude Lessard enseigne à la Faculté des sciences de l’éducation de l'Université de Montréal et est responsable du programme de doctorat en sciences humaines appliquées. Il est directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE-Montréal).
Trafic planétaire
Notre monde est submergé par les drogues, licites ou non, douces ou dures, utilisées à des fins médicales ou récréatives. Dès le 16e siècle, à la faveur des échanges commerciaux croissants entre les empires et leurs colonies, le nombre et la puissance des drogues disponibles augmentent de manière exponentielle et, ce faisant, multiplient les occasions de s’enivrer ou de se droguer, créant ainsi une révolution psychoactive. Qu’il s’agisse de boissons alcooliques ou de café, de cannabis ou de coca, d'opium ou de l’une de ces molécules synthétiques élaborées au cours des dernières décennies, les drogues ont exercé (et continuent d’exercer) une influence considérable sur le monde, aussi bien sur les écosystèmes que sur la science médicale, sur la scène politique et dans les milieux urbains ou ruraux. En présentant une synthèse de l’échange des substances psychoactives à l’échelle planétaire et de leurs répercussions sur les civilisations, l'ouvrage De passion à poison. Les drogues et la construction du monde moderne (PUL, collection Paradis artificiels, 2008) décrit comment certains individus sont parvenus avec succès à exploiter l’éventail des drogues disponibles et pourquoi, en dépit d'énormes profits et revenus provenant des taxes, leurs successeurs ont fini par changer leur fusil d’épaule en restreignant ou en prohibant certaines de ces drogues... mais pas toutes. S’appuyant sur les principaux travaux portant sur le rôle et les conséquences des drogues dans le monde moderne, ce livre a fait l’objet de plusieurs critiques élogieuses. Écrit en anglais par David T. Courtwright, professeur d’histoire à l’University of North Florida, il a été traduit par Catherine Ferland, professeure à l’Université Laval, dont les recherches portent sur le rôle historique des substances psychotropes dans la construction de l’identité occidentale. Elle prépare actuellement un livre consacré à l’histoire des drogues au Canada du 17e au 21e siècle.
La stratégie navale chinoise
Depuis le milieu des années 1980, le facteur maritime est devenu une composante capitale de l’environnement stratégique de l’Asie. Augmentation des échanges commerciaux, dépendance à l’égard des ressources énergétiques étrangères et exploitation des ressources halieutiques régionales ont forcé les pays asiatiques à revoir leur stratégie de sécurité nationale. Dominique Roy, dans son ouvrage intitulé La géostratégie maritime en Asie-Pacifique. Le cas de la marine chinoise (PUL, collection Politique étrangère et sécurité, 2008), répond aux questions suivantes: Quelle place occupe la Chine dans ce nouvel environnement? Dans quelle mesure ses forces navales peuvent-elles protéger les voies de communication maritime essentielles au développement du pays ou ses prétentions au sujet de Taïwan? Au regard de la situation actuelle, les forces navales chinoises doivent-elles être perçues comme un élément déstabilisateur et menaçant ou représentent-elles l’instrument d’une diplomatie de conciliation et d’accommodement? Dominic Roy enseigne les relations internationales au Collège Jean-de-Brébeuf. Il travaille présentement à la rédaction d’un ouvrage portant sur la performance des forces armées chinoises durant les campagnes militaires de 1949 à 1979 et d’une note de recherche sur la politique de sécurité actuelle du Japon.
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Profils des métropoles
Publié sous la direction de Jean-Pierre Collin et de Mélanie Robertson, Gouverner les métropoles: enjeux et portraits des expériences sur quatre continents (PUL, 2008) rassemble treize études qui font le portrait de l’évolution de l’organisation spatiale et institutionnelle des régions métropolitaines. Un intérêt particulier est porté aux expériences de réformes des institutions métropolitaines. Les contextes politiques et institutionnels sont étudiés en tenant compte des caractéristiques économiques et socioculturelles des processus politiques et de l'élaboration des politiques publiques des grandes régions urbaines. Cette compilation de profils concernant les expériences de gouvernance et de gouvernement métropolitain offre une nouvelle perspective sur les dimensions politiques et les dynamiques de métropolisation. Cette analyse permet de comprendre les changements qui se produisent actuellement: la gamme des actions employées par les acteurs politiques urbains pour renforcer leurs actions et leurs qualifications en négociant et en consolidant de ce fait leur pouvoir; la façon dont sont faits les choix en matière de politiques publiques; les buts que les acteurs associent aux institutions. Si les métropoles s’avèrent être un acteur politique de premier plan dans les années à venir, elles se trouvent aussi face à des problèmes complexes, révélateurs non seulement de leurs propres transformations, mais plus largement des transformations des structures politiques.
Georges Franju, cinéaste visionnaire
Au cours d’une séance d'avant-première du long métrage Les yeux sans visage de Georges Franju (1959), plusieurs personnes indisposées quittent la salle. En Grande-Bretagne, des spectateurs s’évanouissent au cours de la projection du même film. Considéré comme le pionnier du cinéma fantastique en France, Georges Franju refusait d’être réduit à ce seul genre; il trouvait davantage son inspiration dans les films expressionnistes de Murnau et de Fritz Lang. Georges Franju figure, dans l’histoire du cinéma, comme le cofondateur de la Cinémathèque française et comme un réalisateur polyvalent ayant adapté au cinéma plusieurs romans: La Tête contre les murs (d’après Hervé Bazin), Thérèse Desqueyroux (François Mauriac), Thomas l’imposteur (Jean Cocteau), La Faute de l’abbé Mouret (Émile Zola). Georges Franju. Au-delà du cinéma fantastique (PUL, collection Cinéma et société, 2008), de Kate Ince, traduit de l'anglais par Nicole Cloarec, examine l’œuvre (14 courts métrages et 8 longs métrages) de Georges Franju et peut être considéré comme l’étude la plus complète sur ce cinéaste visionnaire. S’inspirant des traditions théoriques anglo-saxonnes et françaises, Kate Ince étudie son approche particulière du réalisme, son mélange des genres cinématographiques, les thèmes du genre sexué (Gender Studies) et de l’érotisme. L’ouvrage situe la carrière de Franju dans le contexte de sa cinéphilie et de son attachement au cinéma français. Kate Ince considère la réception des films du cinéaste et leur réappropriation par les auditoires du cinéma fantastique, en France et ailleurs. Son livre pourra occasionner une redécouverte de cet auteur inclassable, car il permet de comprendre en quoi certains de ses films peuvent correspondre aux tendances gore et gothiques du cinéma actuel. Titulaire d’un doctorat en études françaises de l’Université de Sussex, Kate Ince enseigne les études françaises, les études cinématographiques et les études sur le genre (Gender Studies) à l’Université de Birmingham.