
Après un franc succès au Théâtre du Bic l'été dernier, la pièce Le baptême de la petite prend d'assaut le Périscope. Écrite par Isabelle Hubert, elle met en vedette Marie-Hélène Gendreau, Catherine de Léan, Jean-Michel Déry et Maxime Denommée.
— Suzanne O'Neil
La pièce Le baptême de la petite, à l'affiche du Périscope jusqu'au 10 novembre, aborde le thème du rapport à la religion à une époque où nombre de Québécois ont délaissé les églises catholiques. Du baptême au mariage, en passant par l'eucharistie et l'onction des malades, tous les rituels sont évoqués avec humour. «Bien qu'elle traite du sujet, ce n'est pas une pièce sur la religion, nuance le metteur en scène Jean-Sébastien Ouellette. On veut plutôt amener le spectateur à réfléchir sur ces questions: que faire avec nos rituels après s'être affranchi de la religion? Où trouver réponse à nos questions existentielles? Qu'est-ce qui régit notre morale? On a parfois l'impression que la religion catholique n'est plus à la mode au Québec, mais en fait, elle est encore présente dans nos façons de réagir, comme si c'était imprégné dans nos gènes.»
Célébrer la fête de Pâques tout en étant athée, se marier à l'église «parce que c'est plus cute qu'au palais de justice», baptiser ses enfants pour faire plaisir aux grands-parents… Plusieurs spectateurs se reconnaîtront dans les situations qui sont dépeintes dans cette pièce écrite par Isabelle Hubert. On rit jaune en se mettant facilement dans la peau des personnages, joués avec brio par Catherine de Léan, Maxime Denommée, Jean-Michel Déry et Marie-Hélène Gendreau.
La finale, toutefois, n'a rien de comique. «La pièce se veut avant tout un constat critique de la société dans laquelle on vit actuellement. Je crois que la comédie permet d'ouvrir l'esprit du spectateur et de le rendre davantage réceptif. Or, plus le spectacle avance, moins c'est drôle et plus on aborde des questions profondes», indique le metteur en scène.

Photo : Isabelle Hubert
En plus d'être le cofondateur de la Compagnie dramatique du Québec, Jean-Sébastien Ouellette enseigne à la Faculté de musique et au Conservatoire d'art dramatique de Québec. Cet hiver encore, il sera responsable de l'Atelier d'opéra, un cours qui permet aux étudiants de la Faculté de se familiariser avec les exigences musicales et scéniques du répertoire lyrique.
Ce contact avec la relève, qu'il s'agisse des étudiants de l'Atelier d'opéra ou des futurs comédiens, nourrit son travail de metteur en scène. «L'enseignement est extrêmement enrichissant. Les jeunes amènent une nouvelle vision, une fougue, un désir de changement. En tant que professeur, on ne peut être imperméable à ça. C'est impossible de devenir un vieux “chialeux” quand on travaille avec de tels passionnés!»
Plus encore, ses tâches d'enseignement lui permettent de créer des liens entre musique et théâtre. «En musique, la respiration et la position des chanteurs d'opéra sont très importantes. J'essaie d'amener cette rigueur dans mon enseignement du théâtre, tout comme j'essaie d'insuffler aux chanteurs le côté plus impulsif ou émotif des acteurs. Les étudiants du Conservatoire et ceux de la Faculté de musique peuvent s'apprendre énormément les uns les autres.»