
La littérature jeunesse permet d'initier les adolescents et même les enfants à des réalités parfois délicates, comme la guerre, l'alcoolisme ou la diversité sexuelle.
En plus d'enseigner la littérature jeunesse, cette spécialiste signe régulièrement des articles et des chroniques dans divers médias, dont Le Devoir et la revue Lurelu. Le 28 février, elle présentera une conférence sur le sujet à l'occasion d'un Midi-CRILCQ, une initiative du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. Exemples de livres à l'appui, elle expliquera de quelles façons la relation entre le texte et l'image jouent un rôle clé dans la littérature jeunesse.
À l'approche de cet événement, la chargée de cours nous propose trois albums qui méritent d'être découverts. Sus à la librairie!
Louis parmi les spectres, Fanny Britt et Isabelle Arsenault (La Pastèque)
Le père de Louis pleure et ce n'est pas parce qu'il est ému. S'il pleure, c'est à cause du vin. Il en boit tous les jours. Ça se passe chaque fois de la même façon… Première gorgée, yeux fermés. Quelques verres dans le nez: grands projets! Fin de la bouteille: les larmes.
La bande dessinée Louis parmi les spectres, seconde collaboration entre l'auteure Fanny Britt et l'illustratrice Isabelle Arsenault, aborde un thème délicat: l'alcoolisme. «Le sujet du livre est très dur, mais l'écriture tout en douceur de Fanny Britt et les magnifiques illustrations d'Isabelle Arsenault apportent un côté lumineux, dit Marie Fradette. À travers les images, c'est la vision de Louis qui est présentée, soit celle d'un garçon qui ne comprend pas tout ce qu'il voit. Le fait de présenter l'histoire sous cet angle vient dédramatiser la situation.»
Si j'étais ministre de la Culture, Carole Fréchette et Thierry Dedieu (Éditions D'eux)
«Pendant la Seconde Guerre mondiale, un de ses conseillers suppliait sir Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour renforcer l'effort de guerre. Churchill lui répondit: “Mais alors pourquoi nous battons-nous?”» C'est ainsi que débute Si j'étais ministre de la culture, un album qui propose de réfléchir au rôle de l'art dans nos vies.
L'histoire est celle d'une ministre de la Culture qui décrète des journées sans culture afin de faire comprendre à ses collègues l'importance de soutenir les projets artistiques. Exit la musique, la danse, le cinéma! «Ce livre est un manifeste pour démontrer à quel point la culture est importante dans nos vies. C'est un beau pied de nez à tous ceux qui pensent que la culture, c'est inutile! En plus, c'est très drôle», estime Marie Fradette.
Le vide, Anna Llenas (Éditions les 400 coups)
Julia est une fillette qui vivait sans souci jusqu'au jour où elle ressent un grand vide dans son cœur. Elle enchaîne alors les tentatives pour combler ce vide jusqu'à ce qu'elle découvre que la réponse se trouve, en fait, à l'intérieur d'elle. Il lui suffit d'être à l'écoute de ses émotions, de son imagination et de sa créativité.
Métaphore sur le bonheur, Le vide est un bel outil pour expliquer aux jeunes le sentiment de vide qui peut frapper à tout moment. «Cet album est extraordinaire! Les illustrations ont été réalisées avec des collages, comme si c'était un enfant qui les avait faites. À l'image du vide dans le cœur de Julia, il y a un véritable trou dans le livre. Le personnage tente de combler ce vide par toutes sortes de choses, comme les bonbons ou les garçons. Au bout du compte, l'histoire montre qu'il n'y a personne d'autre que soi qui peut combler un vide. Il faut plutôt travailler sur soi», relate la chargée de cours.
La conférence de Marie Fradette sera présentée jeudi prochain, de 11h30 à 12h30, à l'Espace de Saint-Denys-Garneau (local 4433B) du pavillon Louis-Jacques-Casault. La rencontre sera animée par Richard Saint-Gelais, professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma.
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