
Cette tasse, ce concasseur à glace et ces gants font partie des objets qui ont été photographiés par l'artiste à l'aide d'un appareil Canon et d'un dispositif d'éclairage fait maison.
— Delphine Egesborg
L'artiste, qui fait surtout du dessin, concentre ses recherches autour des éléments banals du quotidien. C'est en fouillant dans la maison de ses parents, en Outaouais, qu'elle a eu l'idée d'une exposition de photographies. Les objets satellitaires présente une vingtaine d'objets ayant en commun d'avoir appartenu à des membres de sa famille. Pour la plupart, ils ont été transmis d'une génération à une autre et étaient conservés, précieusement, dans un tiroir, dans un coffre ou dans l'atelier de son père. On retrouve, par exemple, un vieux concasseur à glace, souvenir de sa grand-mère paternelle. Il y a aussi un écrin contenant des alliances, des pantoufles, des gants, un livre rabouté à l'aide de ruban adhésif, un portefeuille et une tasse. Chaque objet a son histoire ou son anecdote familiale.
Ces petits fragments de vie, pour reprendre les mots de l'artiste, ont été photographiés et imprimés sur de grands cartons. L'objectif de ce projet était de les préserver de l'oubli. «En photographiant ces objets, je marque leur présence, je dis "ils ont existé, ils ont été conservés et ça vaut la peine de s'en souvenir". La photo a cette faculté de documenter et de faire perdurer les choses à travers le temps», souligne l'étudiante.
Alignées sur les murs de la Salle d'exposition, les images composent ce qui ressemble à une galerie d'oeuvres d'art minimalistes contemporaines. Chaque objet est présenté de manière dépouillée, sur fond blanc. «J'ai volontairement sorti les objets de leur contexte. Des gens peuvent être rebutés par l'aspect clinique des photos, mais je crois que ce procédé permet de montrer les objets pour ce qu'ils sont vraiment. Il met en évidence leur matérialité et leur présence physique», poursuit Delphine Egesborg.
Cette exposition a été réalisée dans le cadre d'un programme du Bureau de la vie étudiante. L'organisation, qui veut offrir une première expérience de diffusion solo à des artistes de la relève, a choisi la candidature de Delphine Egesborg parmi plusieurs autres. Une étudiante à la maîtrise en histoire de l'art, Marie-Soleil Guérin Girard, a été embauchée pour l'aider à mettre sur pied l'exposition. Le Bureau de la vie étudiante a également offert à l'artiste une contribution financière ainsi qu'un service de conseils pour l'appuyer dans sa démarche.
Annie Raymond, la conseillère à la vie étudiante qui dirige cette initiative, est convaincue que l'exposition saura plaire aux visiteurs. Nul besoin d'être un fin connaisseur de l'art contemporain pour apprécier la démarche de l'artiste, dit-elle. «Ses photos font réfléchir. On n'a d'autre choix que de se questionner sur les objets qui se trouvent dans notre quotidien à nous. Outre le côté symbolique de l'exposition, on peut facilement apprécier son caractère épuré et la qualité des images.» À voir jusqu'au 28 février.
Les heures d'ouverture de la Salle d'exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-Desjardins sont de 9h à 16h30, du lundi au vendredi, ainsi que de 12h à 16h, le samedi. Un vernissage aura lieu en présence de l'artiste le 14 février, de 17h à 20h.