
Parfois gentils, d'autres fois méchants, les robots font partie intégrante du cinéma. Pour le doctorant Aurélien Cibilleau, ces personnages permettent d'aborder plusieurs thèmes, comme le transhumanisme et l'intelligence artificielle.
À l'instar de l'Australien Alex Proyas, moult cinéastes ont mis en scène des univers futuristes où fourmillent des êtres synthétiques. Comment expliquer cette fascination pour les cyborgs, les androïdes et toutes ces figures robotiques? «Ces films permettent d'aborder une diversité de thèmes, comme le transhumanisme ou l'intelligence artificielle, et peuvent rejoindre une pluralité de spectateurs. On l'a vu avec la sortie de Blade Runner récemment: ce film a plu autant aux adeptes de productions hollywoodiennes qu'à ceux qui voulaient avoir une réflexion sur l'intelligence artificielle», répond Aurélien Cibilleau, doctorant en littérature et arts de la scène et de l'écran.
Avec Julie Beaulieu, professeure au Département de littérature, théâtre et cinéma, et Annie Bérubé, bibliothécaire-conseil en études cinématographiques, ce chercheur a mis sur pied une programmation de longs-métrages datant de 1982 à 2015. Tous les mercredis, jusqu'au 18 avril, un film sera présenté à la médiathèque de la Bibliothèque. Chaque projection sera précédée d'un court exposé.
Par cette initiative, les chercheurs ont voulu marier des productions de différents styles, du film à gros budget à celui de série B, de la prise de vue réelle à l'animation. Ils espèrent aussi mettre en lumière les liens qui unissent le cinéma à la littérature. De fait, de nombreux films qui seront présentés découlent de l'imagination d'auteurs de science-fiction, comme Philip K. Dick et Isaac Asimov. D'autres sont imprégnés de théories philosophiques de penseurs tels que Marshall McLuhan.
Tantôt humoristiques, tantôt dramatiques, les œuvres qui ont été choisies illustrent bien les espoirs et les inquiétudes suscités par le développement des technologies. À ce sujet, Aurélien Cibilleau a remarqué un certain clivage entre les productions occidentales et celles de l'Asie. «En Occident, il y a une perception davantage négative du développement de la cybernétique. Un bon exemple est Terminator, qui présente une vision très cauchemardesque de la machine. En Orient, c'est beaucoup plus neutre ou nuancé.»
Du côté du cinéma japonais, grand producteur de films de robots, il apprécie Tetsuo, une œuvre expérimentale sortie en 1989, soit deux ans après le populaire RoboCop. L'histoire est celle d'un homme qui se métamorphose en monstre de métal après avoir survécu à un accident. «Il est intéressant de voir comment la figure du cyborg est difficile à définir dans ce film. En comparaison, dans RoboCop, il s'agit d'un croisement entre l'humain et la machine. Dans le cas de Tetsuo et de plusieurs autres films qui ont suivi, le rapport entre la chair et la machine est beaucoup plus ambigu.»
Le doctorant espère que les spectateurs auront le même plaisir à découvrir ces films que celui qu'il a eu à les choisir avec ses collègues. «Notre programmation s'adresse à tous les types de public, même aux enfants dans certains cas. Nous voulons susciter chez les spectateurs une volonté d'aller voir d'autres films plus difficiles d'accès ou dont on parle peu.»
L'activité se déroule chaque mercredi, dès 17 h 45, au local 4117 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. L'entrée est libre. Programmation | Événement Facebook