
Un énorme cœur en mélamine rose, posé sur le sol un peu plus loin, illustre bien les glissements de sens dont l’artiste s’amuse. Il suffit de s’approcher de la sculpture et de poser sa main dessus, pour sentir la vibration qu’elle dégage. Le truc? Un moteur caché au cœur de l’œuvre. La troisième création de Mathieu Valade joue pour sa part sur l’effet de répétition. Le sculpteur a installé au mur une dizaine de haut-parleurs, tous identiques. Pour découvrir ce qui les distingue l’un de l’autre, il faut s’approcher et tendre l’oreille. «Le rire nous caractérise chacun, il est unique, c’est pour cela que j’ai choisi de faire entendre ces enregistrements», raconte-t-il. À l’écoute des différents éclats de joie sortant du mur, plusieurs des visiteurs ne peuvent s’empêcher de sourire ou de rire à leur tour, ce qui peut contribuer à relâcher la tension de certaines personnes face à l’art contemporain.
Même esprit ludique dans l’immense tableau de François Simard, qui prend tout le mur du fond de la galerie. «Je l’ai conçu en fonction des dimensions de l’espace d’ici, dans un atelier où je manquais de recul», souligne l’artiste. Sa toile, construite sur trois panneaux collés, se lit comme un immense paysage doté d’une ligne d’horizon inclinée. En haut de ce long trait, un ciel symbolisé par des nuages striés de gris, en bas des objets pas tout à fait réalistes, mais tous très colorés. Sans oublier deux points de fuite qui ne tendent pas tous vers la même direction. «J’ai voulu créer une rupture avec les lignes d’architecture de la galerie», explique François Simard, Le résultat? Un paysage imaginaire qui donne envie de rentrer dans la toile pour partir en exploration.
La Galerie des arts visuels est située au 255, boulevard Charest Est.