«Handel était non seulement un homme d’opéra, mais aussi un claveciniste et un organiste hors du commun», explique Richard Paré, directeur artistique de l’Atelier de musique baroque, un ensemble créé en 2002 composé d’étudiants, d’instrumentistes et de chanteurs de la Faculté qui partagent une même passion pour le répertoire du 17 et 18es siècles. «Il était un virtuose doublé d’un improvisateur admirable et un innovateur au plan de l’orchestration, poursuit Richard Paré. On parle parfois de lui comme d’un compositeur commercial. C’est vrai que sa fortune dépendait de l’appui du grand public et qu’il devait produire beaucoup. À cet égard, il lui arrivait parfois de prendre des extraits provenant de ses propres œuvres et de les réutiliser dans de nouvelles pièces, et même d’emprunter certains passages à des œuvres d’autres compositeurs. La pratique était courante à l’époque, dans un contexte où les droits d’auteur n’existaient pas encore.»
Un maître incontesté
Né à Halle, en Allemagne, le 23 février 1685, dans une famille qui n’avait aucun antécédent en musique, George Frideric Handel montre dès son tout jeune âge un grand talent musical. Organiste accompli à 12 ans, il joue du clavecin, du hautbois, du violon et compose déjà de la musique pour les offices à l’église, attirant les mécènes aristocratiques. Son premier opéra, Almira, composé alors qu’il n’a pas encore 20 ans, se révèle un succès éclatant. Pendant plus de 35 ans, Handel consacrera d’ailleurs l’essentiel de son génie à l’opéra italien, avant d’inventer et de promouvoir l’oratorio en anglais dont il demeure le maître incontesté, selon les historiens de la musique. Naturalisé britannique, c’est d’ailleurs en Angleterre qu’il vivra de l’âge de 33 ans jusqu’à sa mort survenue en 1759.
«On doit à Handel d’avoir inventé la formule du concerto pour orgue et orchestre, explique Richard Paré. Ce sont des pièces remplies de couleurs et de joie de vivre qui lui ont valu de son temps un grand succès. Évidemment, il y a des choses plus légères que d’autres. On ne s’ennuie jamais en écoutant sa musique qui est à son image: énergique et dynamique. C’est très agréable à écouter et le public appréciera certainement de découvrir ou de redécouvrir les œuvres de ce contemporain de Bach.» Interrogé sur ce qui distingue ces deux génies musicaux, Richard Paré en souligne d’abord les similitudes: les deux sont nés en 1685 dans la même région d’Allemagne et sont morts aveugles. À part ces points communs, un monde les séparait. Si Handel a sillonné l’Europe, Bach n’a à peu près jamais quitté sa région d’origine. Le premier est resté célibataire et n’a jamais eu d’enfants tandis que le second s’est marié deux fois et a eu plus de vingt enfants. Handel composait surtout de la musique profane et a connu le succès de son vivant, ce qui n’est pas le cas de Bach, un musicien qui excellait dans les grandes messes et qui est curieusement décédé dans l’oubli.
Tout un programme
Voici le programme détaillé des six concerts:
9 novembre: Concerto pour orgue et orchestre en sol mineur, op. 4, nº 3, HWV 291 avec Aubert Lavoie, orgue; Concerto pour orgue et orchestre en la majeur, op. 7, nº 2, HWV 307, avec Vincent Brauer, orgue; 2 sonates pour flûte traversière et continuo, avec Anne Thivierge et André Papillon, flûte; 2 sonates pour 2 violons et continuo.
12 novembre : Concerto pour orgue et orchestre en si bémol majeur, op. 7, nº 6, HWV 311, avec Richard Paré, orgue; Concerto pour orgue et orchestre en sol mineur, op. 7, nº 5, HWV 310, avec Robert Gosselin, orgue; 2 sonates pour flûte à bec et continuo, avec Louise Lecomte-Poirier, flûte; 2 sonates pour violon et continuo,
16 novembre: Suite pour clavecin en mi majeur, HWV 430, avec Marie-Hélène Greffard, clavecin; Suite pour clavecin en sol mineur, HWV 432, avec Anne-Marie Bernard, clavecin; Concerto pour orgue et orchestre en fa majeur, op. 4, nº 4, HWV 292, avec Pierre Bouchard, orgue.
3 décembre: Concerto pour orgue et orchestre en fa majeur, op. 4, nº 5, HWV 293, avec François Grenier, orgue; Concerto pour orgue et orchestre en sol mineur, op. 4, nº 1, HWV 289, avec Richard Paré, orgue; 2 sonates pour flûte à bec et continuo, avec Louise-Lecomte-Poirier, flûte; 2 sonates pour 2 violons et continuo
5 décembre: Concerto pour orgue et orchestre en si bémol majeur, op. 7, nº 3, HWV 308, avec Mathieu Blain, orgue; Concerto pour orgue et orchestre en si bémol majeur, op. 7, nº 1, HWV 306, avec Marie-Hélène Greffard, orgue; 2 sonates pour flûte traversière et continuo, avec Anne Thivierge et André Papillon, flûte; Sonate pour violon et continuo.
7 décembre: Concerto pour orgue et orchestre en si bémol majeur, op. 4, nº 2, HWV 290, avec Marie-Hélène Greffard, orgue; Concerto pour orgue et orchestre en ré mineur, op. 7, nº 4, HWV 309, avec François Grenier, orgue; Concerto grosso en si bémol majeur, op. 6, nº 7, pour orchestre à cordes, HWV 325; Sonate pour flûte et continuo et Sonate pour 2 flûtes et continuo, avec Anne Thivierge et André Papillon, flûte.
L’entrée à ces concerts est libre. Pour plus de renseignements: www.mus.ulaval.ca.