
Le projet de Francis Falardeau-Laperle se développe selon différents pôles, comme l'église Saint-Dominique et la tour du pavillon Charles-Baillairgé.
La volonté de connecter le MNBAQ au milieu urbain constitue l’idée de base du projet de Catherine Gingras. «Le symbole de cette connexion est la fente qui divise le bâtiment en son centre et qui constitue le prolongement de l’avenue Bourlamaque, explique l’étudiante. Ce grand espace de circulation est également au cœur de l’expérience que va vivre le visiteur à l’intérieur du nouveau pavillon. Central, ouvert et dynamique, il offre un contraste avec les deux parties plus statiques qui abritent les fonctions principales du bâtiment.» Véritable «rue intérieure», cet axe se poursuit en souterrain et va rejoindre le couloir souterrain existant entre le hall d’accueil du Musée et le pavillon Charles-Baillairgé. Aux étages du nouveau bâtiment, les espaces d’exposition sont décalés d’un demi-niveau les uns par rapport aux autres. «La promenade au cœur du pavillon se fait par des escaliers, un ascenseur et des passerelles, indique Catherine Gingras. Les visiteurs profitent donc de points de vue multiples et variés sur l’espace muséal.»
Francis Falardeau-Laperle a lui aussi imaginé un bâtiment qui servirait de trait d’union entre le milieu urbain et l’actuel Musée. Ici également, l’avenue Bourlamaque se prolonge dans une rue intérieure culturelle qui amorce le parcours muséal. Imposant, le nouveau pavillon est en liaison avec l’église Saint-Dominique. «L’une des pierres angulaires du projet, soutient l’étudiant, est la relation possible entre le passé religieux et le passé artistique, entre l’église Saint-Dominique et le Musée. Ainsi, cette dialectique du religieux-culturel guide le projet dans son importance physique, sa volumétrie, son insertion dans le quartier, et même dans ses principes de circulation intérieure.» Francis Falardeau-Laperle souligne la grande simplicité formelle et conceptuelle de son projet. «Le volume des galeries, dit-il, est représenté comme un fragment du passé qui est recouvert par une enveloppe moderne et protectrice.»
Un lieu de recueillement
Marie-Andrée Goyette a axé son projet sur l’expérience du visiteur. Des ambiances subtiles favorisent l’état d’esprit pour apprécier les œuvres d’art. «Le cheminement du visiteur est une succession de seuils qui lui permettent une déconnexion d’avec sa réalité, explique-t-elle. L’impasse de l’entrée, l’étroitesse des circulations verticales, la passerelle entre le volume d’accueil et le volume d’exposition, et l’orthogonalité désaxée des espaces d’exposition sont les principaux éléments du parcours qui engendrent la perte de repères chez le visiteur.» Contrairement aux deux projets précédents, la partie avant du bâtiment n’est pas un espace public, reflet de l’animation de la Grande Allée, mais bien une zone de recueillement où sont concentrées les salles muséales. La partie arrière réunit les espaces d’accueil et les activités publiques.