
Le Forum romain ou Forum Romanum était le centre vivant de la ville de Rome dans l'Antiquité. On y célébrait des mariages. On y organisait aussi des jeux, des combats de gladiateurs, des cérémonies et fêtes religieuses, des défilés militaires ou des proclamations politiques.
— Pierre-Luc Brisson
Dix-huit étudiantes et étudiants, le tiers à la maîtrise et les deux tiers au baccalauréat, la majorité inscrite à un programme d'histoire, ont vécu un séjour inoubliable du 4 au 15 mai dernier à Rome dans le cadre d'une première école d'été internationale en histoire romaine. Cette formation de terrain a été mise sur pied par le professeur Pierre-Luc Brisson, du Département des sciences historiques, qui a accompagné le groupe dans sa découverte de la Ville éternelle.
«Un tel voyage permet de lire l'histoire, explique ce dernier. J'ai voulu sensibiliser les étudiantes et étudiants à l'évolution de la ville jusqu'à aujourd'hui. Le site est habité depuis 3000 ans. Des monuments sont encore debout, par exemple le Panthéon. Ce temple, dédié à l'origine aux dieux romains, a été transformé plusieurs siècles plus tard en église chrétienne.»

Le Panthéon d'Agrippa est un chef-d'œuvre architectural de la capitale italienne. Sa construction remonte à 126 apr. J.-C.
— Christophe Provost
Le groupe d'étudiantes et étudiants qu'il a accompagné, le professeur le qualifie de «formidable». «Ils étaient studieux, ponctuels; en un mot, ils étaient mobilisés, dit-il. Pour la plupart, il s'agissait d'un premier voyage en Europe. Il y avait donc un aspect découverte à ce séjour.»
Selon Pierre-Luc Brisson, donner un cours en classe sur Rome devant un tableau noir ou en montrant des photos sur PowerPoint est une chose. «Voir un monument ancien en vrai en est une autre, affirme-t-il. Il y a peu de lieux comme Rome où on a accès à des vestiges aussi bien conservés. Il me semblait qu'une école d'été in situ, parce qu'elle permet un contact réel, était le format idéal pour donner un cours sur des monuments anciens. Cela permet de voir autrement des monuments que l'on a étudiés en classe sur papier. Cela se conjuguait à la découverte de l'Italie et d'une culture.»
Un musée à ciel ouvert
Laure Marchildon était du voyage. Cette étudiante est inscrite au baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales. «Rome est quand même une ville importante et centrale si on veut comprendre l'histoire européenne à une certaine époque, souligne-t-elle. Elle est comme un musée à ciel ouvert. À chaque coin de rue, on tombe sur un monument. À chaque fois, le professeur Brisson expliquait ce qu'était le vestige. C'était vraiment passionnant. C'est vraiment génial comme ville! En classe, quand les professeurs nous racontent des faits, ça semble un peu loin, c'est difficile de s'imaginer. Mais être dans la ville, voir des monuments qui datent de plusieurs centaines d'années, c'est très cool!»

Les étudiantes et étudiants de l'Université Laval à l'intérieur du Colisée de Rome. Le Colisée est un immense amphithéâtre ovoïde pouvant accueillir probablement 50 000 spectateurs et dont la construction s'est achevée en l'an 80 apr. J.-C. L'endroit a été utilisé pour différents spectacles publics, notamment les combats de gladiateurs et les combats d'animaux sauvages.
— Facebook-IÉAM
Des présentations orales sur des monuments antiques, faites sur les sites mêmes par des équipes de deux personnes, ont ponctué le séjour des jeunes voyageuses et voyageurs du baccalauréat. Les étudiantes et étudiants de maîtrise ont pour leur part fait des présentations plus longues, notamment sur la création de Rome.
L'exposé de Laure Marchildon a porté sur l'arc de Constantin, un arc de triomphe d'environ 25 mètres de haut achevé en l'an 315 de notre ère. Pour sa part, Christophe Provost, inscrit au baccalauréat en histoire, a présenté la colonne de Marc-Aurèle. Cette colonne triomphale de 29 mètres de haut a été achevée en 192 après Jésus-Christ.
Le programme de l'école d'été comprenait la visite des principales institutions muséales de la capitale italienne. Mentionnons le Musée national étrusque de la Villa Giulia, le musée de l'Ara Pacis Augustae et le musée des Thermes de Dioclétien. Laure Marchildon et Christophe Provost ont la même préférence pour les musées du Vatican à cause de la beauté des salles et des objets exposés remontant à l'Antiquité ou à la Renaissance. Cet ensemble muséal regroupe 12 musées. L'étudiante n'hésite pas à qualifier certaines salles d'œuvre d'art.
Une nécropole impressionnante
Un autre lieu a beaucoup impressionné l'étudiant: la nécropole située sous la basilique Saint-Pierre, au Vatican. Ce lieu de sépulture romaine a abrité des tombes païennes et chrétiennes de la fin du 1er siècle avant Jésus-Christ au 4e siècle de notre ère.
Une seule sortie en dehors de Rome a été effectuée au parc archéologique d'Ostia Antica, à une trentaine de kilomètres de la ville.
Les visites sur les sites romains alternaient avec des périodes obligatoires de recherche et de rédaction à la bibliothèque de l'École française de Rome. Cet institut de recherche très prestigieux en Italie fête ses 150 ans cette année. Le séjour a permis au professeur Brisson de signer un nouveau partenariat avec l'École française de Rome, au nom de l'Institut d'études anciennes et médiévales de l'Université Laval.

Montage des statues des empereurs Domitien, mort en 96 apr. J.-C., et Auguste, mort en 14 de notre ère. Les programmes politiques, économiques et culturels du premier ont favorisé l'avènement d'une époque florissante pour l'Empire romain. Avec le règne d'Auguste a débuté pour Rome une période de stabilité, traditionnellement connue sous le nom de Pax Romana.
— Christophe Provost
En rétrospective, l'étudiante et l'étudiant disent avoir vécu une expérience qu'ils qualifient de «très bien», «riche» et «incroyable». Le groupe a beaucoup marché dans la ville, vu la proximité des lieux à visiter. Il a souvent pris ses repas dans de petits restaurants que connaît le professeur. «Le voyage, indique Laure Marchildon, nous a donné une nouvelle perspective sur le contenu de nos cours. On a maintenant une meilleure compréhension de Rome et de l'Empire romain.» Christophe Provost, lui, recommanderait cette école d'été dans laquelle il a appris beaucoup de choses, notamment dans ses recherches en bibliothèque, dans les exposés étudiants et avec les présentations faites par des chercheurs de l'École française de Rome.