
L'Accord de Paris, adopté lors de la 21e Conférence des parties (COP21) en décembre 2015, est un exemple de traités recensés dans la base de données.
— UNclimatechange
L'Université Laval est devenue la dépositaire de l'International Environmental Agreements Database (IEADB), une base de données reconnue comme une référence incontournable en droit et politique de l'environnement. Elle recense des informations détaillées sur près de 3000 traités environnementaux couvrant un large éventail d'enjeux, dont les changements climatiques, les pêcheries, la biodiversité, la foresterie, les espèces menacées et l'agriculture.
«Alors que les États-Unis se désengagent de traités environnementaux, de l'Accord de Paris jusqu'au Traité sur les eaux limitrophes avec le Canada, il est plus urgent que jamais de se doter d'outils pour renouveler notre compréhension des fondements de la coopération environnementale», indique Jean-Frédéric Morin, professeur au Département de science politique et l'un des responsables de l'IEADB.
Grâce à l'IEADB, la communauté étudiante et de recherche de l'Université Laval et d'ailleurs peut mieux comprendre les mécanismes de la coopération internationale en matière de protection de l'environnement. Les négociatrices et négociateurs internationaux, quant à eux, y trouveront des exemples concrets à suivre et des pièges à éviter dans leurs propres discussions. Par exemple, on peut exploiter la base de données pour identifier les clauses qui rendent les traités environnementaux plus efficaces, équitables, attractifs et évolutifs.
Cette base de données inclut le texte intégral de ces accords, des données sur leur contenu, ainsi que des informations sur les signataires, ce qui permet aux personnes de trouver des réponses rapides et fiables. On peut rapidement savoir, par exemple, si un traité régule la pêche du saumon dans le Pacifique Nord ou en quelle année le Canada s'est retiré de la Convention sur la chasse à la baleine.
Le professeur Morin souligne l'importance de considérer la diversité impressionnante des traités environnementaux. «Les traités sur lesquels se concentre l'attention médiatique, comme l'Accord de Paris et la Convention sur la diversité biologique, sont des arbres qui cachent une vaste forêt de traités bilatéraux de toutes sortes. On ne peut comprendre la gouvernance mondiale de l'environnement sans tenir compte de cette panoplie d'initiatives internationales, même celles qui sont moins connues du public», ajoute-t-il.
L'entretien de cette base de données, lancée en 2002 par le professeur Ronald Mitchell de l'Université de l'Oregon, est désormais sous la responsabilité des professeurs Morin, Géraud de Lassus St-Geniès, Alexandre Gajevic Sayegh et Geneviève Parent, tous membres de l'Institut en environnement, développement et société (EDS). Ensemble, ils ont lancé un nouveau site Web permettant d'explorer la base de données.
La base de données continuera d'évoluer pour atteindre son plein potentiel. Les prochaines étapes incluent une mise à jour régulière des données, l'amélioration de l'interface utilisateur, l'intégration de mesures de performance, la traduction en plusieurs langues et une meilleure valorisation de ses contenus.
«À l'heure où l'accès aux données et le financement de la recherche en environnement sont remis en question par la Maison-Blanche, je suis fier que l'Université Laval mette à la disposition de la communauté internationale de recherche une telle base de données en libre accès», conclut le professeur Morin.