
L'étudiante Camille Hamel et l'artiste Anne Turlais, rencontrée sur le chemin de Compostelle.
— Courtoisie
C'est sur le chemin de Compostelle que commence l'aventure de Camille Hamel, étudiante au baccalauréat à la Faculté de philosophie de l'Université Laval et poète. Ce pèlerinage l'amène à la rencontre d'Anne Turlais, une artiste peintre-graveuse, dans un petit village du sud de la France. Naissent alors une amitié profonde et une collaboration artistique qui, deux ans plus tard, les mènent jusqu'à Paris pour une résidence de création à la Villa Panthéon, au cœur du 5e arrondissement.
Camille met alors ses études sur pause pour vivre pleinement cette expérience, qu'elle considère comme une extension naturelle de son parcours universitaire. «Il y a une continuité entre ce que je fais en poésie et ce que je fais en philosophie, l'un nourrit l'autre», explique-t-elle.
Leur projet de résidence s'articule autour du thème de l'arbre de vie. Ensemble, elles conçoivent un livre alliant poésie et gravure traditionnelle sur presse.

Le livre mélange la poésie et la gravure traditionnelle.
— Courtoisie
À cette création s'ajoutent des ateliers de médiation culturelle auprès de plus de 70 enfants, où Camille propose des réflexions existentielles: d'où venons-nous, qui sommes-nous, où allons-nous? «Ces réflexions prenaient la forme de jeux poétiques et de discussions sur la nature et la tradition», raconte-t-elle. Ces échanges ont permis à chaque enfant, accompagné par les deux artistes, de réaliser un livre mêlant poésie et illustration.
La résidence s'est conclue par une exposition dans une salle prestigieuse, située face au Panthéon. Les œuvres des enfants étaient présentées aux côtés du livre coécrit par les artistes. «C'était un grand honneur d'exposer là, dans un lieu aussi chargé de sens. Le Panthéon représente pour moi l'élévation des idées, des figures marquantes de la pensée», confie Camille.

L'exposition, sur le thème de l'arbre de vie, était une belle occasion pour Camille Hamel d'échanger avec le public.
— Courtoisie
Sortir des sentiers battus
Cette expérience confirme son désir de poursuivre dans cette voie: animer des ateliers philosophiques et poétiques, créer des ponts entre les disciplines, et partager son travail de manière publique. «Il y a quelque chose de très vulnérable dans l'écriture. Rencontrer les gens dans la galerie, échanger autour de ce qu'on a créé, c'était une vraie expérience humaine.»
L'Université Laval, par la flexibilité de ses programmes, lui offre un cadre propice à cette exploration intellectuelle et artistique. Camille souhaite aujourd'hui inspirer d'autres étudiantes et étudiants issus des arts, des lettres ou des sciences humaines à oser les chemins moins fréquentés. «Le parcours universitaire peut être rigoureux, mais il y a aussi un côté artistique, rempli de beauté et d'inspiration, qui nous donne envie de continuer.»
À l'automne, Camille reprend son parcours universitaire dans le cadre du programme de mobilité de l'Université à l'Institut atholique de Paris. «Je veux continuer de tisser des liens entre le Québec et la France. C'est, en quelque sorte, nos racines», souligne-t-elle. Elle reviendra sur le campus pour la session d'hiver.