Le 23 septembre sur l'heure du midi, Marylou Gaudreault a participé au concert gratuit de l'Orchestre symphonique de Québec (OSQ) dans l'atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Une «occasion en or» pour l'étudiante de troisième année du baccalauréat en musique, qui a interprété le premier mouvement du Concerto pour cor n° 4 en mi bémol majeur, K. 495, I. Allegro maestoso de Mozart.
Le défi de livrer cette pièce se situe dans l’interprétation, souligne la musicienne. «Les notes en soi ne sont pas si complexes, mais comme c'est un concerto fait à la base pour un cor naturel, d'époque, qui n'avait pas de pistons, le défi est d'essayer de recréer le même jeu instrumental d'autrefois sur un cor moderne», explique-t-elle.
Marylou Gaudreault ne s'attaquait toutefois pas à ce morceau pour la première fois. «C'était ma pièce de récital de deuxième année, donc j'ai eu l'aide de ma professeure à la Faculté de musique, la chargée de cours Anne-Marie Larose. Et cet été, j'ai fait un stage au Domaine Forget; je l'ai jouée en classe de maître avec Pierre-Antoine Tremblay, un spécialiste de musique ancienne, dont le cor naturel. Ça m'a permis de comprendre davantage le style et le caractère de l'époque», dit-elle.
Se joindre à l'OSQ représente pour elle une réussite personnelle. La corniste raconte avoir tergiversé sur le choix d'un instrument quand elle a commencé son cours de musique en 1re secondaire. «J'hésitais entre le trombone et le cor. Mon professeur m'avait dit: "Le trombone c'est vraiment plus facile, choisis le trombone!" Donc j'ai pris le cor», lance-t-elle en riant, se rappelant s'être lancé ce défi. «J'avais raison, parce que 10 ans plus tard, j'en joue toujours.»
Elle indique que peu d'écoles secondaires offrent le cor comme option. «C'est l'un des instruments les plus complexes à commencer à jouer. D'un point de vue instrumental, l'embouchure est petite comparativement à celle des autres cuivres, il y a beaucoup de facteurs plus techniques et harmoniques qui font en sorte que c'est l'un des cuivres les plus compliqués à jouer.»
Ce qui l'a charmée dans cet instrument est aussi sa beauté, son aspect peu commun et le son qui «a quelque chose de spécial», selon elle.
«J'ai réalisé en vieillissant, à force de faire les orchestres, que le cor fait un peu l'union entre les cuivres et les cordes, et les vents. Le cor joue un peu avec chaque famille d'instruments et je trouve ça beau, c'est le fun!»
Symphonie n°5 de Beethoven et autres pièces
Sous la direction du directeur musical Clemens Schuldt et de l'assistant-chef en résidence, Leandro Cardoso, les musiciens de l'OSQ en visite sur le campus ont également livré Fanfare for the Common Man, d'Aaron Copland, Bachianas Brasileiras n°4, I. Preludio d'Heitor Villa-Lobos et la Symphonie n° 6 en si mineur, op. 74 «Pathétique», III. Allegro molto vivace de Tchaïkovski. Mention spéciale pour leur prestation de la très connue Symphonie n°5, en do mineur, op. 67, I. Allegro con brio, de Beethoven. Maestro Schuldt a d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncer à la communauté un « Party Beethoven », qui aura lieu en avril. En plus de pouvoir réentendre l’OSQ dans l’atrium, des prestations de jazz offertes par des interprètes de la Faculté de musique et leurs collaborateurs viendront à leur tour à la rencontre de Beethoven. L’événement se terminera sur une note festive, puisqu’un DJ y animera une soirée dansante, a-t-il révélé.
Un peu plus tôt, la rectrice Sophie D’Amours a rappelé que l’OSQ venait partager son talent à l’Université Laval depuis déjà 5 ans. « Vous nous faites le privilège de nous faire vivre de belles émotions, vous nous permettez de rendre le campus vibrant, d’avoir les gens de Québec avec nous et d’offrir aux étudiantes et étudiants des possibilités extraordinaires », a-t-elle souligné, en applaudissant le travail commun avec la Faculté de musique pour soutenir la relève. La rectrice s’est réjouie du succès de cette formule, désignant l’imposante foule présente à l'atrium Jean-Guy-Paquet, au rez-de-chaussée comme aux étages.