
À la Journée SIG, l'une des capsules vidéo présentées portait sur une réalisation récente du Département de géographie. Cette application cartographique interactive en ligne montre la distribution géographique de la vulnérabilité et de l’exposition aux vagues de chaleur accablante des populations de 156 régions urbaines au Canada. Les modèles climatiques anticipent une hausse des températures dans ce pays ainsi qu’une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur.
La 11e Journée SIG Université Laval s’est tenue le vendredi 17 novembre au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette activité a pour but de démystifier les données géospatiales et leurs applications. De midi à 17h, les visiteurs ont eu accès à des stations d’expérimentation, entendu des conférences et assisté à une remise de prix pour un concours cartographique.
Toute la semaine, chaque jour, le site Web de l’événement a hébergé une nouvelle capsule vidéo sur une réalisation géomatique récente à l’Université. L’une d’elles, réalisée par une équipe de recherche du Département de géographie sous la direction du professeur Yves Brousseau, porte sur une application cartographique interactive en ligne intitulée Cartographie de la vulnérabilité et de l'exposition aux vagues de chaleur accablante des populations vivant dans les logements des communautés canadiennes. Celle-ci fournit des informations valides sur la distribution géographique de la vulnérabilité et de l’exposition aux vagues de chaleur accablante des populations de 156 régions urbaines du pays.
Les vagues de chaleur, dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le dérèglement du climat, représentent aujourd’hui une menace à la santé des populations. En milieu urbain, la différence de température des îlots de chaleur d’avec les milieux ruraux et naturels peut atteindre jusqu’à 12ºC dans certains secteurs, comme les aires de stationnement.
En 2021, près des trois quarts de la population canadienne habitaient dans un des grands centres urbains au pays.
Destiné aux professionnels du milieu, l’outil est également accessible au grand public. Quatre indices ont été calculés, soit la sensibilité, la capacité à faire face, la vulnérabilité et l’exposition, à partir de données socioéconomiques, démographiques, de proximité des services et de caractérisation de l’environnement bâti et naturel. Une carte des îlots de chaleur urbains a été créée.
Les épisodes de chaleur accablante entraînent de nombreux problèmes de santé. Mentionnons la déshydratation, les crampes, les évanouissements, les coups de chaleur, l’aggravation de l’état de santé de personnes malades et même la mort. En 2021, 619 personnes ont perdu la vie en Colombie-Britannique à cause de la chaleur accablante, la plupart entre le 25 juin et le 1er juillet. Durant cette période, le mercure a atteint 49,6ºC à Lytton.
Plusieurs gestes peuvent atténuer l’inconfort thermique, comme s’hydrater, prendre une douche et se baigner. La climatisation, l’emploi d’un ventilateur et la fermeture des rideaux pendant la journée sont d’autres exemples. Sur le plan municipal, l’adaptation à la chaleur accablante pourrait prendre la forme d’un accroissement du couvert végétal, la création de parcs, le verdissement des rues et l’installation de toits végétalisés.
Les modèles climatiques pour le Canada anticipent une hausse des températures, ainsi qu’une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur. Le nombre de jours avec une température de 30ºC ou plus pourrait doubler dans certaines régions du Canada d’ici 2050.
En canot et à pied
La carte-récit Kuakushuakanashkuat ka tshimashuht – «Là où sont plantées les perches» en langue innue, est centrée sur un site sacré. Des générations d’Innus, en route vers les territoires de chasse au nord de la région de Sept-Îles, ont laissé des traces de leur passage sur le lac Matinipi en plantant dans l’eau de nombreuses perches utilisées pour la remontée des rivières. Encore visibles aujourd’hui, ces perches sont devenues un symbole identitaire.
La carte narrative est le récit d’une expédition de 10 jours effectuée à l’été 2020. L’objectif des participants a consisté à refaire en canot et à pied, en pagayant sur les rivières et en cheminant à l’intérieur des terres, une partie du parcours des chasseurs innus.
Les professeures Caroline Desbiens et Justine Gagnon, du Département de géographie, ont fait appel à l’équipe du Centre GéoStat de la Bibliothèque de l’Université Laval pour leur projet de carte-récit. L‘équipe a assuré la structuration des données. Elle a également fait la proposition d’outils et de scénarios afin de diffuser de manière interactive sur des cartes les relevés de terrain, les vidéos, les photos et les textes réalisés durant l’expédition.
Champlain, cartographe et explorateur
Sites et curiosités géomatiques au Québec est le titre d’une carte-récit réalisée par le professeur retraité du Département des sciences géomatiques, Rock Santerre. Le document contient une soixantaine de fiches géolocalisées. À tout seigneur tout honneur, les trois premières fiches sont consacrées à Samuel de Champlain, gouverneur de la Nouvelle-France. Cartographe et explorateur, il fut le premier arpenteur de ce territoire. La fiche suivante est consacrée aux premières cartes marines du Québec publiées par Champlain en 1613. On peut voir sur ces cartes les mesures de profondeur sur le port de Tadoussac, celui de Québec et celui du Sault-Saint-Louis.
Globalement, chacune des fiches de la carte-récit contient une courte description textuelle et plusieurs cartes et photographies. Les liens StreetView de Google permettent de se rendre virtuellement sur les lieux.
Parmi les éléments clés de la carte-récit, il faut mentionner la statue de Louis Jolliet, né près de Québec, qui fut professeur d’hydrographie et codécouvreur du Mississippi. Il y a aussi le plan-relief de la ville de Québec réalisé en 1808 par Jean-Baptiste Duberger, arpenteur, cartographe et dessinateur. La carte-récit traite également de l’ancien observatoire astronomique des plaines d’Abraham à Québec, des sites du plus ancien marégraphe et du premier point géodésique du Québec. On voit aussi les premiers locaux de l’École d’arpentage de l’Université Laval.
Plus de 930 000 photos
À la Bibliothèque de l’Université Laval, la plateforme partagée de données géospatiales et de photographies aériennes, Géoindex, héberge le module GéoPhoto. La Bibliothèque a développé ce module avec la collaboration de bibliothèques universitaires québécoises. GéoPhoto facilite le repérage, la consultation et l’acquisition de photographies aériennes. Alexandre Robert-Tessier, technicien en géomatique au Centre GéoStat de la Bibliothèque, fait l’animation de la vidéo présentée dans le cadre de la Journée SIG. Il définit le module GéoPhoto comme un guichet unique de photographies aériennes, disponible pour l’ensemble de la communauté universitaire ainsi que pour le grand public. À ce jour, cet outil rassemble plus de 930 000 photos provenant des collections de 9 bibliothèques universitaires, du ministère des Ressources naturelles et des Forêts et de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Parmi ces 930 000 photos, on en dénombre plus 530 000 offertes en format numérique.