20 novembre 2023
Des solutions pour composer avec les pathogènes émergents et les souches résistantes
Grâce à l'appui de Génome Québec, les équipes des chercheurs Arnaud Droit, Roger C. Levesque et Jacques P. Tremblay s'attaquent aux bactéries qui causent des infections urinaires, aux pathogènes multirésistants et aux pathogènes respiratoires émergents

— Getty Images/Design Cells
Des projets présentés par trois chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université Laval comptent au nombre des six propositions retenues par Génome Québec au terme de son concours Solutions génomiques pour l'identification, la caractérisation et la surveillance de la résistance aux antimicrobiens et des pathogènes émergents. Ces trois projets profiteront d'un appui financier totalisant de 2,2M$ au cours des trois prochaines années.
Arnaud Droit et sa collègue Jennifer Geddes-McAlister, de l'Université de Guelph, se pencheront sur les bactéries qui causent des infections urinaires. Ce type d'infection est responsable de 14% des prescriptions d'antibiotiques au Canada. Présentement, il faut entre 24 et 48 heures pour identifier la bactérie responsable d'une infection urinaire. Entretemps, le patient reçoit un antibiotique à large spectre qui peut s'avérer inefficace en plus de contribuer à l'émergence de souches résistantes. Les deux chercheurs ont élaboré un outil combinant la spectrométrie de masse et l'intelligence artificielle qui permet d'identifier en 2 à 4 heures la bactérie responsable d'une infection urinaire. Grâce à la subvention de 1,25M$ de Génome Québec, ils amélioreront cet outil pour qu'il puisse déterminer si la souche présente est résistante à certains antibiotiques.
Roger C. Levesque et sa collègue Judith Fafard, de l'Institut national de santé publique du Québec, disposeront d'une somme de 800 000$ pour poursuivre le développement d'un outil, appelé MicroPaint. Cet outil informatique, qui fait appel à l'intelligence artificielle, permet une analyse rapide des pathogènes bactériens responsables d'infections et de pathogènes résistants aux antibiotiques. En quelques clics, il fournit des informations sur le microorganisme responsable d'une infection et sur le traitement à privilégier. Les travaux des deux chercheurs porteront notamment sur les bactéries hautement résistantes aux antibiotiques. Ces bactéries multirésistantes constituent une menace dans les hôpitaux et dans les centres d'hébergement, en particulier pour les patients dont l'état nécessite un respirateur ou un cathéter sanguin.
Jacques P. Tremblay utilisera l'outil d'édition génétique CRISPR pour créer un appareil convivial capable de détecter rapidement des pathogènes respiratoires émergents. Cet instrument est principalement destiné aux milieux de soins qui disposent de moyens limités pour identifier les pathogènes responsables d'une infection, entre autres les hôpitaux situés en région. L'appareil sera suffisamment petit et simple pour être utilisé dans le cabinet d'un médecin. Le professeur Tremblay a reçu un financement de 200 000$ pour réaliser ce projet.