Le vendredi 3 novembre, Sébastien Champagne et son piano empliront la salle Henri-Gagnon, au pavillon Louis-Jacques-Casault. Pianiste accompagnateur jazz à la Faculté de musique, il aime ce type de concert intimiste, acoustique, sans amplification. «Pour le spectateur, c'est toujours un peu spécial de voir la scène avec un simple piano, on a l'impression d'être tout seul avec le musicien. Pour moi, c'est comme si je chuchotais quelque chose.»
Ce chuchotement prendra plusieurs formes sous les doigts de Sébastien Champagne, qui offrira un mélange de ses compositions et de ses airs préférés au piano. Entre jazz fusion, musique latine et improvisation, il décrit son style musical comme un «melting pot de plein d'influences». Il pige dans les rythmes latins du pianiste Chick Corea, la touche classique de Bill Evans et les notes de blues et de swing d'Oscar Peterson.
«On va entendre un peu de ça dans mes compositions aussi», indique celui qui interprétera des pièces de son dernier album, Point de rencontre. Le musicien a aussi un faible pour les contrafacts. «On reprend la structure harmonique d'une pièce connue et on compose un nouveau thème sur cette progression», explique le pianiste, aussi professeur de piano jazz au Département de musique du Cégep de Sainte-Foy.
Mettre la table
Sébastien Champagne aime «mettre la table» pour prédisposer les auditeurs à l'écoute. «Juste de raconter d'où provient la pièce, à quoi j'ai pensé, ça aide les gens à apprécier», croit-il. Sur son compte Facebook, il revient sur la petite histoire des pièces de son album. «Point de rencontre, ce n'est pas seulement une référence à la rencontre des étudiants avec qui je joue sur l'album, à mes collaborateurs, aux musiciens qui m'inspirent, mais c'est aussi une référence au sens théorique.»
Il explique s'amuser à joindre deux accords qui n'ont pas de sens ensemble par une note commune, ou note pivot, qui lui permet de voyager d'un univers musical à un autre.
«C'est aussi ça, mon point de rencontre. J'aime beaucoup utiliser cette technique dans mes pièces, c'est présent vraiment partout. Ça fait des modulations un peu sournoises, on entend une note, puis on se penche vers un nouvel accord un peu inattendu, mais la note fait le lien», dit-il en entrevue.
Comment a-t-il monté son programme du 3 novembre? «Comme les pièces de mon album ont été enregistrées en groupe, j'ai choisi celles qui se prêtent le mieux à faire en solo.»
Pour ce concert de 75 à 90 minutes, dont l'entrée est libre pour tous, il espère attirer notamment des étudiantes et des étudiants en musique. «Je me souviens quand j'étais étudiant moi-même, j'allais voir les autres jouer. C'était toujours inspirant et quand je sortais du concert, j'avais le goût d'aller pratiquer. Il y en a que ça décourage, mais moi, c'était tout le contraire. C'est encore le cas aujourd'hui», dit le pianiste qui promet une bonne part d'improvisation.