Qu'est-ce que la trompette piccolo a de particulier? Elle mesure la moitié d'une trompette standard et, en étant plus petite, favorise le registre aigu, résume Frédéric Quinet, doctorant en interprétation à la Faculté de musique. Il offrira une démonstration de ce que son instrument a dans le ventre sur l'heure du midi, le 28 septembre, dans l'atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins.
L'étudiant interprétera deux mouvements de Trois peintures du musée d'Orsay pour trompette piccolo en si bémol d'Eric Ewazen, accompagné par l'Orchestre symphonique de Québec (OSQ). «J'arrive avec une pièce très accessible pour le public; même si ce n'est pas connu, c'est assez charmant à écouter», indique le musicien, qui parle d'une sonorité proche de la musique de film.
Le choix de cette œuvre est lié à son projet de doctorat. Frédéric Quinet explique que la trompette évolue depuis l'Antiquité et que la trompette piccolo, un instrument relativement moderne, a été créée pour rejouer du baroque, un répertoire ancien très exigeant et aigu pour les trompettistes. Lui, il a décidé d'en faire une relecture dans sa recherche et d'explorer des avenues moins fréquentées. «Je n'avais pas envie de jouer ce que tout le monde jouait déjà. Je me suis dit que la trompette piccolo existe tout de même depuis plus d'un siècle, qu'il y a peut-être des compositeurs qui ont écrit pour elle.»
Faire valoir un répertoire actuel
Son investigation auprès de la communauté de trompettistes a révélé une grande méconnaissance de ce répertoire moderne et actuel pour son instrument. Depuis bientôt quatre ans, il s'engage à le faire valoir.
Les morceaux qu'il interprétera sont inspirés de deux tableaux, La neige à Louveciennes d'Alfred Sisley et Le gouffre, paysage de Paul Huet. Composés par Eric Ewazen en 2011, ils ont été dédiés au trompettiste Dominic Derasse et à l'Orchestre de la Garde républicaine, en France.
«Bien que ce soit contemporain, ce n'est pas de la musique moderne. Ce sont des accords néoclassiques, néoromantiques. Pour cette pièce, on n'est pas dans des effets de styles, avec du bruitage», précise Frédéric Quinet, qui a par ailleurs découvert des compositions plus difficiles à jouer et plus difficiles d'accès au cours de sa recherche.
L'étudiant, qui peaufine son art avec Richard Paré, son directeur de recherche, et Richard Stoelzel, son professeur de trompette, travaille son répertoire au piano avec Marie-Hélène Greffard depuis l'an dernier. Il a aussi eu l'occasion de le jouer en concert en France, accompagné au piano.
Il ressent à la fois de l'excitation et de l'appréhension à l'idée de se produire pour la première fois avec un orchestre tel que l'OSQ le 28 septembre, un rêve qu'il ne croyait pas réaliser si tôt. «Il y a toujours une fébrilité, cette fois de jouer avec l'OSQ, mais peu importe le calibre, il y a toujours un petit trac. On se prépare comme un sportif. Il y a un événement, il faut assurer!»
Dvořák, Fauré et Tchaïkovski aussi au programme
La soixantaine de musiciens de l'OSQ réunis sous la direction du nouveau directeur musical, Clemens Schuldt, et de l'assistante-cheffe en résidence Marie-Claire Cardinal, livreront d'autres pièces. Le programme s'ouvrira avec Symphonie n°9, en mi mineur, de Dvořák. L'Orchestre visitera également les œuvres de Fauré, Pavane, et de Tchaïkovski, Symphonie n°4, en fa mineur.
Le concert gratuit sera offert dans l'atrium Jean-Guy-Paquet de 12h15 à 13h.