
Que peut faire le Québec pour les écrivains menacés en raison de leurs convictions politiques ou sociales? Question à la fois simple et complexe qui sera au cœur d'une table ronde organisée par le Centre québécois du P.E.N. international, en collaboration avec la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Laval, à l'occasion de la Journée mondiale des écrivains en prison.
Le 15 novembre, à 17h, divers intervenants échangeront sur le thème de la liberté d'expression. «Au Québec, contrairement à d'autres états, nous ne vivons pas de censure, mais nous sommes tous concernés par la discrimination, la diversité culturelle et le sort des écrivains en difficulté dans le monde», rappelle Mattia Scarpulla, doctorant en études littéraires, qui animera cette rencontre virtuelle.
Le Centre québécois du P.E.N. international est l'une des 150 sections de cette association mondiale qui souffle ses 100 bougies cette année. Sa mission, plus d'actualité que jamais, est de valoriser et de promouvoir la liberté d'expression et d'apporter un soutien aux écrivains et aux journalistes victimes de répression en raison de leur profession.
La table ronde se déroulera en deux parties. Chacun leur tour, les participants partageront leurs réflexions et livreront de brefs hommages poétiques aux écrivains en exil. Le tout sera suivi d'une présentation de projets portés par le Centre québécois du P.E.N. international. «L'idée est de réunir des professionnels de différents domaines qui ne sont pas forcément experts de la question de la liberté d'expression. Les échanges feront place à l'imagination, une notion importante en littérature, mais aussi en innovation sociale. Plus on est imaginatif, plus on a de chances de trouver des moyens concrets pour lancer de nouveaux projets», souligne Mattia Scarpulla.
Pour cet écrivain d'origine italienne, qui a vécu en France avant d'émigrer au Québec, le thème de l'exil est un puissant moteur créatif. Les activités du P.E.N. international, dans lesquelles il s'implique depuis l'an dernier, lui ont d'ailleurs inspiré un recueil de poésie, Au nord de ma mémoire. Cet ouvrage rend hommage à des écrivains activistes comme Liu Xia, Liu Xiaobo, Mahmoud Darwich et au collectif féministe Pussy Riot. Il aborde aussi des questions étroitement liées à la mission du P.E.N. international, que ce soit l'inclusion, l'identité, l'immigration ou la diversité.
«La raison de mon implication au Centre québécois du P.E.N. international est d'abord personnelle, explique Mattia Scarpulla. Ayant vécu deux belles immigrations dans des pays où tout s'est bien passé, la différence se pose tout de même dans ma vie au quotidien. En faisant les démarches pour obtenir ma résidence permanente et ensuite ma citoyenneté, je me suis heurté à ma différence. De plus, le fait d'avoir un accent, même si je suis écrivain francophone, fait qu'on m'identifie à un auteur étranger.»
Outre Mattia Scarpulla, la table ronde permettra d'entendre le professeur en création littéraire Alain Beaulieu et la doctorante Laetitia Beaumel. Mario Cloutier, journaliste et directeur du site En toutes lettres, Charlie Cameron Verge et Natalie Fontalvo, artistes en arts de la scène, les membres du collectif Verdun, ainsi que Nora Atalla et Félix Villeneuve, du Centre québécois du P.E.N. international, complètent la liste des intervenants.
L'événement est gratuit. L'inscription est obligatoire en écrivant au professeur Louis Jolicoeur.
Pour plus d'information, voir l'événement Facebook.