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Une analyse intégrant les données de 17 recherches menées à travers le monde associe la consommation d'oméga-3 d'origine marine à des taux plus faibles de mortalité prématurée de toute nature. Cette association est également observée en particulier pour les décès attribuables aux maladies cardiovasculaires et aux cancers, révèle l'étude qui vient de paraître dans Nature Communications.
Cette recherche, dirigée par le Fatty Acids and Outcomes Research Consortium, repose sur l'analyse des données recueillies lors d'études prospectives portant sur plus de 42 000 personnes. Au moment du recrutement, ces sujets étaient âgés, en moyenne, de 65 ans. Le suivi médian des participants a été de 16 ans. Danielle Laurin et Pierre-Hugues Carmichael, de la Faculté de pharmacie, ont participé à l'étude, notamment en fournissant des données sur les oméga-3 récoltées dans le cadre de l'Étude sur la santé et le vieillissement au Canada.
La concentration d'acide gras oméga-3 dans le sang des participants a été mesurée au moins une fois dans chacune de ces études. Les participants ont été divisés en quintiles sur la base de ces concentrations. «Ces marqueurs sanguins sont une donnée biologique directe qui reflète la consommation alimentaire et les concentrations circulantes d'oméga-3 dans l'organisme durant les un à trois mois qui précèdent la prise de sang. Ces valeurs sont considérées plus fiables que celles obtenues à l'aide de questionnaires de rappel alimentaire», signale Danielle Laurin.
Pendant le suivi, 15 720 décès sont survenus. Après avoir éliminé l'effet de variables qui influencent le taux de mortalité, notamment l'âge, le tabagisme, l'indice de masse corporelle et le revenu, les chercheurs ont constaté une association inverse entre le taux de mortalité et les concentrations sanguines d'oméga-3. Ainsi, les sujets du quintile supérieur de concentration d'oméga-3 avaient un risque de mortalité de 15% à 18% plus bas que les sujets du quintile inférieur. Le même constat vaut pour les décès attribuables aux maladies cardiovasculaires, aux cancers ou à l'ensemble des autres causes de décès.
Plusieurs études ont déjà documenté les effets bénéfiques des oméga-3 sur la santé physique. Ils amélioreraient le profil lipidique, la pression sanguine et le fonctionnement des parois des vaisseaux sanguins. De plus, ils réduiraient les risques de maladies neurodégénératives et les risques de formation de caillots sanguins. Selon les auteurs de l'étude publiée dans Nature Communications, un apport adéquat en oméga-3 préviendrait les décès prématurés en agissant sur différents mécanismes qui ralentissent les processus de vieillissement du corps humain.
En plus d'être professeure à la Faculté de pharmacie, Danielle Laurin est rattachée au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, au Centre de recherche VITAM et au Centre d'excellence sur le vieillissement de Québec du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Pierre-Hugues Carmichael est biostatisticien dans ce dernier centre.