
Maxime Beauregard-Martin (Denis Boucher), Marie-Ginette Guay (Joséphine Plouffe) et Renaud Lacelle-Bourdon (Ovide Plouffe)
— Stéphane Bourgeois
Après le roman, le feuilleton radio, la série télévisée et le film, la famille Plouffe revient dans une nouvelle production, au théâtre cette fois. La metteure en scène Maryse Lapierre s’attaque à cette œuvre qui a marqué le Québec. Pour l’adaptation des textes, elle a fait appel à Isabelle Hubert, chargée de cours au Département de littérature, théâtre et cinéma.
À voir cette pièce, force est de constater que les Plouffe n’ont pas pris une ride, 72 ans après la parution du mythique roman de Roger Lemelin. «Les Plouffe est une œuvre ancrée dans le temps et le lieu, mais qui a une portée universelle. Les personnages sont profondément humains, ce qui fait qu’ils ont une résonance encore aujourd’hui», souligne Catherine Lagacé-McManiman. Le 31 janvier, cette étudiante au baccalauréat en théâtre présentera une conférence sur l’univers des Plouffe. L’activité, incluse avec le coût du billet de la pièce, sera offerte une heure avant le début de la représentation.
Cette rencontre sera la troisième de cinq conférences animées par des étudiants ou des professeurs depuis l’automne dernier. Fruit d’un partenariat entre l’Université Laval et le Trident, l’initiative permet au public de réfléchir sur des thèmes liés aux pièces à l’affiche. En complément, des objets et des ouvrages issus des collections de l’Université sont exposés dans les vitrines du foyer de la salle Octave-Crémazie.
Comme tant d’autres, Catherine Lagacé-McManiman a découvert l’univers des Plouffe avec la série télévisée lorsqu’elle était enfant. Pour se préparer à la conférence, elle a revisionné certains extraits et relu le roman, avant de plonger dans l’adaptation d’Isabelle Hubert et de faire des recherches sur le contexte de l'époque. «Revisiter Les Plouffe au théâtre est un beau défi, l’œuvre étant très riche. D’ailleurs, dans la version des textes de la pièce, chaque scène est associée à la page qui lui correspond dans le roman. Deux pages de répliques peuvent représenter 50 à 100 pages de roman. Isabelle Hubert est parvenue à condenser le propos tout en évitant de le survoler trop rapidement. Tous les éléments essentiels y sont.»
Pour l’étudiante, les Plouffe sont un miroir de la société québécoise de la période de l’entre-deux-guerres. «D’un côté, nous avons des enfants qui ont de la misère à s’émanciper par rapport à leurs parents. De l’autre, les parents refusent que la tradition disparaisse au profit de la modernisation de la société. L’œuvre prend position sur le fait que l’on ne peut pas rester éternellement dans la tradition, qu’il faut aller de l’avant. On y aborde aussi le rapport tendu des Québécois avec les Anglais.»

Pour plus d'information sur la pièce : Les Plouffe
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