
Pour Kassandra Graham, l'identité culturelle se définit par tous ces objets récurrents d'une maison à l'autre. Dans ses installations, elle met en lumière des détails qui passent normalement inaperçus, que ce soit un motif de parqueterie ou la couleur d'un mur.
«Je m'intéresse aux lieux de vie et à tous ces détails qu'on y retrouve et qu'on finit par ne plus remarquer. D'ailleurs, j'ai une obsession pour les photos de maisons à vendre sur Internet. Ces maisons présentent souvent des caractéristiques communes, comme des murs peints en vert olive, des meubles en bois de style colonial, une bibliothèque sans livres ou un vieux sofa probablement hérité de quelqu'un. Avec mes œuvres, j'exploite ces détails et je les rends visibles», explique l'artiste.
Son exposition prend la forme d'une installation où figurent des objets du quotidien. Sises au centre de la pièce, une structure en bois et des photos de gazon posées sur le sol font référence aux frontières d'une maison. Dans cet espace de vie fictif, on trouve des imprimés de mobilier: un divan, une table, une plante, une bibliothèque, une fenêtre et des rideaux, ainsi que des photos de sculptures et d'intérieurs de maison. Au fond de la salle d'exposition, des morceaux de parqueterie ont été placés dans des cadres.

Avec sa diversité de motifs, de formes, de couleurs et de matériaux, l'exposition rappellera à plusieurs visiteurs des souvenirs de leur enfance ou d'une ancienne maison, et c'est là le but avoué de l'artiste: que les œuvres fassent écho à leur vécu.
Un peu comme le faisait Marcel Duchamp, Kassandra Graham utilise des objets du quotidien dont elle détourne le sens. Ainsi, elle veut contribuer à désacraliser l'art. «La limite qui sépare les objets d'art et les objets du quotidien est une question récurrente dans mon travail. Je joue avec le coefficient de visibilité artistique, un concept établi par Duchamp par rapport à la limite entre l'ordinaire et l'œuvre d'art. Une aura mystique entoure l'art. En ce qui me concerne, c'est l'inverse: je veux que l'œuvre soit la plus banale possible. Si quelqu'un a envie de poser ses clés sur ma sculpture en entrant dans la pièce, c'est correct!»
L'exposition Expo de banlieue est présentée jusqu'au 16 mars au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins. Un vernissage aura lieu le 28 février, à 17h30.
Vous rêvez, vous aussi, de vivre une première expérience d'exposition? Le Bureau de la vie étudiante, qui gère la Salle d'exposition, vous invite à proposer un projet solo ou collectif pour une présentation du 10 au 28 juin. La date limite pour déposer une candidature est le 8 mars. Plus d'information.