
L'équipe organisatrice des Chantiers en compagnie de certains artistes qui présenteront une œuvre.
— David Mendoza
Le samedi 2 juin, dès 14 h, un programme sera consacré à la danse. On pourra assister notamment à une création de Karine Ledoyen, chorégraphe et étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l'écran. Recherche sur le corps glorieux traite d'une étape difficile pour les danseurs, celle des adieux à la scène. Pour les besoins de ce projet, elle a rencontré une vingtaine de danseurs qui ont tourné le dos à leur métier. «Ce qui m'intéresse, c'est ce moment où ils ont pris la décision de tout quitter. Les raisons sont multiples: la vieillesse, l'usure, le désir de fonder une famille, le contexte socio-économique. Tout le monde a son histoire, sa façon de quitter», dit-elle.
Ces récits, très touchants, serviront de base pour créer un spectacle de danse avec deux interprètes, Jason Martin et Simon Renaud. Si plusieurs aspects de l'œuvre restent à définir, la chorégraphe compte profiter de sa participation aux Chantiers pour faire avancer le processus de réflexion. «Je vais tester des idées et recueillir les commentaires du public. Plusieurs réponses surgissent quand vient le temps de la présentation. Les Chantiers, c'est parfait pour ça! Je vais m'asseoir dans la salle et regarder comment l'œuvre rebondit.»
Le lundi 4 juin, à 18 h, place au projet d'Émile Beauchemin! Interface humaine est l'aboutissement de ses recherches à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l'écran. Dans les laboratoires du LANTISS, il a conçu un costume permettant aux comédiens de contrôler à distance divers aspects de la scénographie, comme l'éclairage, le son et la projection vidéo. Ce dispositif fonctionne grâce à un système de captation de données en temps réel. Sur scène, la comédienne Laurie Carrier portera ce costume pour jouer Hamlet.
Pour Émile Beauchemin, cette pièce de Shakespeare se prête à merveille à la technologie qu'il a conçue. «Dans cette œuvre, Hamlet perd peu à peu le contrôle de son univers de par sa fragilité, son incompréhension et sa paranoïa. Je trouvais intéressant de transposer ce personnage dans une pièce où un dispositif permet à la performeuse d'interagir avec l'environnement scénique. Le plaisir sera de voir comment tout ça va exploser!»
La même soirée, à 21 h, sera présentée Creeps, une pièce alliant performance, musique et arts visuels. Fans de films d'épouvante, Maxime Daigle et Guillaume Pepin ont fait appel à quatre auteurs, Olivier Arteau, Jérémie Aubry, Éric LeBlanc et Érika Soucy, pour écrire des monologues mettant en scène des personnages lugubres. «Chaque auteur explore dans son texte le côté étrange, inquiétant, mais aussi fondamentalement humain de son protagoniste. Les soliloques sont ensuite interprétés par des comédiens professionnels. Mon texte s'incarnera en la merveilleuse personne qu'est Raymonde Gagnier», indique Éric LeBlanc, étudiant à la maîtrise en études littéraires.
Son histoire est celle d'une dame âgée qui s'isole chez elle après le décès de sa sœur pour combler un vieux rêve: devenir mère. «Il sera question de vieillesse, de maternité et de solitude, mais aussi de maladie, d'appropriation corporelle et du chemin tordu que prend parfois le bonheur pour se creuser des tunnels sous notre peau.»
Cette pièce sera présentée aux Ateliers du réacteur. Toutes les autres auront lieu dans le local de Premier Acte.
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Photo : Stéphane Bourgeois