
La collation des grades est un événement majeur par lequel l'Université souligne avec faste la fin d'un cycle d'études chez ses étudiantes et étudiants.
— Marc Robitaille
Alexandre Drouin est diplômé du baccalauréat en génie mécanique. Le dimanche 13 juin en avant-midi, à l’occasion de la collation des grades de la Faculté des sciences et de génie, il faisait partie des 367 finissantes et finissants rassemblés dans le Stade couvert du PEPS afin de recevoir leur diplôme des mains du recteur Denis Brière. Marie-Andrée Godbout, diplômée de la maîtrise en biologie avec mémoire, était du nombre. «J’ai fait mon baccalauréat à l’Université McGill, explique-t-elle. Je suis très satisfaite de mon séjour à l’Université Laval. J’ai été très bien encadrée. J’ai remarqué que Laval semble tout aussi internationale qu’une université de langue anglaise.» Pour Abdellah Chehri, diplômé du doctorat en génie électrique, la cérémonie avait une signification particulière. «Elle représente pour moi l’aboutissement d’années de sacrifices, indique-t-il. Partager ce moment avec des gens que je connais a été un réel plaisir. En étant accueilli sur la scène par le recteur, le doyen, le directeur du Département et les professeurs, je me suis dit: “Oh! je suis arrivé à quelque chose.” Pour moi, c’était le premier pas vers une grande carrière.»
Alexandre Drouin, Marie-Andrée Godbout et Abdellah Chehri figurent parmi les 1 300 étudiantes et étudiants à avoir pris part cette année aux quatre premières cérémonies de remise des diplômes. Tenues les 12 et 13 juin au PEPS, elles ont attiré plus de 7 000 personnes. Les 19 et 20 juin, trois autres cérémonies se tiendront dans le Stade couvert.
La collation des grades est un événement majeur par lequel l’Université souligne avec faste la fin d’un cycle d’études chez ses étudiantes et étudiants. La période couverte par les sept cérémonies de cette année comprend l’été et l’automne 2009 ainsi que l’hiver 2010. Au total, plusieurs milliers d’étudiantes et d’étudiants ont complété leurs études durant cette période.
Une musique solennelle
En cet avant-midi du 13 juin, les finissants ont fait leur entrée dans le Stade couvert au son du fameux et solennel Pomp and Circumstance Marches, de sir Edward Elgar. Ensuite, le défilé des dignitaires, qui comprenait notamment 39 professeurs, s’est mis en branle avec l’ouverture de Music for the Royal Fireworks de Georg Friedrich Haendel. Paul-Antoine Cardin, finissant au baccalauréat en biologie et porteur de la masse de l’Université, a eu l’honneur d’ouvrir le défilé. La masse ornementale symbolise l’autorité en vertu de laquelle l’Université confère un grade universitaire. Une fois sur la scène, et après que les membres du défilé eurent pris place, l’étudiant a déposé la masse sur sa base.
Au début de son allocution, le recteur Denis Brière a invité les finissants qui s’apprêtent à entrer sur le marché du travail à foncer. «Que vous dire sinon allez-y! a-t-il lancé. Prenez votre place, inventez de nouvelles façons de faire!» Le recteur a poursuivi en disant sa confiance en l’avenir professionnel de ces derniers. «Vous avez été formés pour devenir des leaders et des promoteurs de changement. Il vous reste à le devenir! Et je sais que vous y arriverez.» Il les a enjoints à ne jamais perdre de vue certaines valeurs. «Gardez toujours en tête l’approche humaniste et faites de toute action ou toute décision importante une question d’éthique, a-t-il expliqué. Autrement dit, soyez des leaders responsables et participez pleinement au progrès du monde dans lequel nous vivons.» Le recteur a aussi souligné la nécessité de la mise à jour des connaissances. «Faites de la formation une activité continue!» En guise de conclusion, il a insisté sur le sentiment d’appartenance. «Vous serez bientôt engagés dans les grands enjeux de l’heure dans le monde des sciences et du génie. Vous saurez mieux que quiconque identifier les besoins émergents. Venez nous en parler. Vous nous aiderez à maintenir l’excellence de l’Université Laval.»
Des défis considérables
Le recteur Brière a ensuite décerné un doctorat honorifique ès sciences à Jacques Lamarre, président et chef de la direction, de 1996 à 2009, du groupe SNC-Lavalin, un des plus importants groupes de sociétés d’ingénierie et de construction au monde. Le récipiendaire a revêtu l’épitoge, qui symbolise le grade universitaire octroyé, et signé le Livre d’or de l’Université. Puis, il s’est adressé aux finissants.
Jacques Lamarre est d’abord revenu sur la fin des années 1960 alors qu’il entreprenait sa carrière d’ingénieur. «C’était la naissance d’un monde nouveau, a-t-il rappelé. Au Québec, une éducation de qualité devenait accessible à l’ensemble de la population. Ailleurs, c’était la révolution Peace and love. Les grands empires coloniaux s’effondraient. Pendant ce temps, le Québec vivait à l’heure de grands projets d’ingénierie comme le début du projet hydroélectrique de la Baie-James. Nous les jeunes, nous pensions vivre la période la plus intense de l’Histoire. Mais je crois que les défis qui sont devant vous aujourd’hui sont encore plus considérables.»
Le récipiendaire a souligné la nécessité de trouver une solution au problème de sous-financement des universités. «Nous devons tous, parents, étudiants, professeurs et amis appuyer les efforts de nos universités à obtenir à la fois plus d’autonomie et plus de financement», a-t-il affirmé. Selon Jacques Lamarre, de grands défis attendent les diplômés des sciences et de génie dans les domaines des changements climatiques et de la protection de l’environnement. Sur le plan économique, l’ex-dirigeant de SNC-Lavalin prévoit «un transfert énorme de richesses» entre les pays industrialisés et les principaux pays émergents. Ce qui aura des conséquences sur l’emploi des diplômés des sciences et de génie. «Vous arrivez sur le marché du travail dans une période extrêmement intéressante», a-t-il conclu.
Trois messages du doyen
Le recteur a ensuite remis la médaille d’or de la Gouverneure générale du Canada à Guillaume Bélanger-Chabot, finissant à la maîtrise avec mémoire en chimie. Ce dernier était représenté par sa mère. Marie-Hélène Bergeron, finissante au baccalauréat en actuariat, a pour sa part reçu la médaille d’argent de la Gouverneure générale.
Les finissantes et les finissants des troisième et deuxième cycles se sont dirigés vers la scène pour recevoir leur diplôme. Après les remises, Guy Gendron, doyen de la Faculté des sciences et de génie, a pris la parole. «En ce jour solennel, a-t-il dit, je me permets de vous livrer trois messages. Premièrement, analysez les options qui se présentent à vous avec votre cœur, suivez vos passions et le succès suivra. Deuxièmement, le monde a besoin de chacun de vous. Ne vous reposez pas sur vos lauriers. Impliquez-vous socialement, par exemple comme vulgarisateurs scientifiques dans les clubs de loisirs de votre région, afin que nous puissions relever collectivement les défis du troisième millénaire. Troisièmement, merci d’avoir, par vos activités, créé un milieu de vie dynamique à la Faculté pendant votre passage chez nous.»
Après l’allocution du doyen, les personnes présentes ont assisté à la remise des diplômes du premier cycle. Le porteur de la masse Paul-Antoine Cardin a par la suite adressé un mot de remerciement au nom des diplômés. Il a notamment souligné l’importance du rôle des enseignants. «Le périple qui s’achève aujourd’hui, a-t-il expliqué, n’aurait pu avoir de fin heureuse sans le soutien constant de nos professeurs, des chargés de cours et de toutes ces personnes qui auront eu à cœur de nous transmettre leur passion. L’attention qu’ils nous ont portée ainsi que leur patience nous ont permis de nous épanouir. Leur souci de rigueur et d’intégrité ont été pour nous des exemples.»
Puis, la secrétaire générale Monique Richer a annoncé la clôture de la cérémonie. Au son d’une version instrumentale de l’hymne de l’Université Laval, Savoir et beauté, le cortège des dignitaires a regagné lentement le salon protocolaire. Ont suivi des retrouvailles empreintes d’émotions entre les diplômés et leurs invités.
Le lait, c’est l’âme
L’après-midi du même jour, 458 finissants de la Faculté des sciences de l’administration se sont rassemblés dans le Stade couvert. Le jour précédent, ils étaient 200, en matinée, à recevoir leur diplôme des mains du recteur Denis Brière. Ces étudiantes et étudiants provenaient de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation.
Le temps fort de cette cérémonie a certes été la remise d’un doctorat en sciences de l’agriculture honoris causa au Français Jean-Louis Maubois, spécialiste en technologie laitière et pionnier de l’industrie du lait. Pour lui, la recherche laitière constitue un «merveilleux métier». Et le lait, il le qualifie d’«extraordinaire liquide» qui permet à l’enfant de se développer physiquement et intellectuellement. Citant un proverbe touareg, «l’eau c’est la vie, mais le lait c’est l’âme», Jean-Louis Maubois a souligné «ces plaisirs olfactifs et gustatifs infinis apportés par l’immense variété des fromages». En conclusion, le récipiendaire a encouragé les diplômés de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation à poursuivre leur passion «pour tenter de maîtriser cette palette extraordinaire de goûts et de saveurs que nous avons dans tous les produits laitiers».
Le samedi 12 juin en après-midi, ce fut au tour de 275 finissants de la Faculté de droit, de la Faculté des sciences sociales et de l’Institut québécois des hautes études internationales de recevoir leur diplôme. Au cours de cette cérémonie, le recteur a décerné un doctorat honorifique à Jacqueline Morand-Deviller, juriste et professeure émérite à l’Université Paris I. Dans son discours, cette spécialiste française du droit de l’environnement et de l’urbanisme a insisté sur le contact qu’elle a, comme universitaire, avec la jeunesse. «Un lien d’une infinie subtilité fait d’autorité, d’exemplarité, de respect mutuel, de complicité, et surtout de générosité», a-t-elle expliqué. Le droit de l’environnement, elle le qualifie de «discipline magnifique».
Quant à Frédéric Lévesque (doctorat en droit) et Pascale Vézina (baccalauréat en psychologie), ils ont reçu respectivement la médaille d’or et la médaille d’argent de la Gouverneure générale.
Quatre autres doctorats honorifiques
La seconde fin de semaine de collation des grades débutera le samedi 19 juin en matinée. La cérémonie permettra d’honorer 439 finissants des facultés de Philosophie, des Sciences de l’éducation, et de Théologie et des sciences religieuses. À cette occasion, le recteur Brière décernera un doctorat honorifique en philosophie à Georges Leroux, philosophe spécialiste de Platon.
En après-midi, 507 finissants des facultés d’Aménagement, d’architecture et des arts visuels, des Lettres et de Musique recevront leur diplôme. Le claveciniste, organiste et musicologue Kenneth Gilbert se verra remettre un doctorat en musique honoris causa. L’Université décernera ensuite un doctorat honorifique, à titre posthume, à André Bouchard, spécialiste en sciences de la nature et aménagement du territoire. Et Marie-Hélène Greffard (maîtrise en musique) recevra la médaille d’or de la Gouverneure générale.
La septième et ultime cérémonie de collation des grades 2010 se tiendra en après-midi du dimanche 20 juin. Les 635 finissants présents représenteront les facultés de Médecine, de Médecine dentaire, de Pharmacie et des Sciences infirmières. Un doctorat ès sciences honoris causa sera décerné à Diane Lamarre, pharmacienne et présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec.
Mentionnons, en guise de conclusion, la remise, en dehors de la collation des grades, de médailles du Lieutenant-gouverneur pour la jeunesse à quatre étudiants. Il s’agit de Maripier Isabelle (baccalauréat en économique), Daphnée Le Corre-Laliberté (baccalauréat en actuariat), Caroline Richard (doctorat en nutrition) et Matthias Pepin (doctorat en psychopédagogie).