
«Ces données vont nous aider à améliorer la précision et la fiabilité des modèles de réchauffement climatique», avance le professeur Hank Margolis, du Département des sciences du bois et de la forêt.
La photosynthèse est le mécanisme par lequel les plantes produisent de la biomasse en utilisant la lumière du soleil. Elle nécessite la captation de dioxyde de carbone et permet donc de compenser en partie la hausse des émissions de carbone provenant des activités humaines. Grâce aux efforts concertés de plusieurs centaines de chercheurs associés au projet international Fluxnet, des mesures de photosynthèse ont été réalisées depuis 1998 dans une grande variété d'habitats répartis à différentes latitudes sur les cinq continents. Des appareils installés dans des tours d'observation récoltent en continu des données sur les échanges de dioxyde de carbone entre l'atmosphère terrestre et les écosystèmes. À l'aide de cette masse de données, les chercheurs ont calculé que la photosynthèse globale en milieu terrestre atteignait 123 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par année.
L'analyse détaillée des données a révélé de grands écarts dans la contribution respective des différents biomes à la photosynthèse globale. Les forêts tropicales occupent le premier rang avec 34 % du total. Viennent ensuite les savanes (26 %), les terres cultivées (12 %), les forêts tempérées (8 %), les forêts boréales (7 %), les prairies naturelles (7 %), les déserts (5 %) et la toundra (1 %).
Les chercheurs sont parvenus à quantifier l’effet des précipitations, de la température et du rayonnement sur la photosynthèse dans chacun de ces biomes. Ils ont ainsi démontré que la hauteur des précipitations est le facteur déterminant de la photosynthèse dans 40 % des milieux terrestres. Cette influence se fait particulièrement sentir dans les savanes, les prairies et les terres cultivées. Dans les forêts tropicales et les forêts boréales, c'est la température qui joue ce rôle clé. «Ces données vont nous aider à améliorer la précision et la fiabilité des modèles de réchauffement climatique, avance le professeur Margolis. Elles vont également nous permettre de mieux tenir compte de l'effet de rétroaction qui existe entre les écosystèmes et le climat, et ainsi de corriger une lacune des modèles existants.»