
Mozart a composé cet opéra deux ans avant sa mort, survenue en 1791, alors qu’il était âgé de 36 ans. Chanté en italien dans un livret de Lorenzo da Ponte, Cosi fan tutte sera présenté les 7, 9, 11 et 13 mars au Théâtre de la cité universitaire avec surtitres en français. Son directeur musical est Michel Ducharme, professeur de chant à la Faculté de musique. Quant à la mise en scène, elle est assurée, pour la dixième année consécutive, par le comédien et directeur artistique du Théâtre de la Bordée, Jacques Leblanc. «Il y a des morceaux de bravoure dans cet opéra, dit l’homme de théâtre. C’est un apprentissage très complexe pour les chanteurs et les chanteuses qui doivent mettre en pratique ce qu’ils ont appris en classe de chant. Il ne faut pas oublier que chanter dans un opéra signifie qu’on doit à la fois chanter et jouer, en étant parfaitement à l’aise dans son corps. En soi, il s’agit d’un exploit.»
La belle musique
Fondé en 1981, l’Atelier d’opéra est d’abord un cours visant à offrir aux étudiants de la Faculté de musique une expérience pratique de la scène. Au cours des années, l’atelier s’est bâti une brillante réputation, tant et si bien que son spectacle annuel constitue un événement très attendu pour les mélomanes de la région de Québec. C’est la première fois qu’est monté Cosi fan tutte dans l’histoire de l’Atelier. La fidélité en amour étant un sujet qui n’a pas d’âge, Jacques Leblanc a choisi de situer l’action de nos jours. «Nous répétons depuis le mois de septembre, dit-il. Il s’agit de rôles très exigeants sur le plan vocal. Pour des filles et des gars de 25 ans, cela constitue un immense défi.»
Pour distribuer les rôles, les responsables du cours se basent sur l’expérience du chanteur ou de la chanteuse et sur la tessiture de leur voix. Étudiante à la maîtrise en chant et soprano, Marie-Ève Dubé en est à son premier atelier. Elle joue Fiordiligi, la fiancée de Guglielmo (Frédéric Beaudoin, ténor, en alternance avec Guillaume Boulay). Ce dernier éprouvera la solidité du lien qui l’unit à sa fiancée en se faisant passer pour un autre. «Je me consacre corps et âme à ce rôle depuis six mois, dit Marie-Ève Dubé, qui affirme avoir eu la piqûre du chant classique à l’âge de 15 ans. Il y a un air que je chante dans Cosi fan tutte qui dure près de 9 minutes et qui demande beaucoup d’agilité, souligne-t-elle. C’est de la haute voltige.» Jessica Latouche, elle, incarne Dorabella, sœur de Fiordiligi et fiancée de Ferrando (Jonathan Bédard, baryton). «Chez Mozart, tout est pensé, rien n’est laissé au hasard, constate la jeune soprano. Sa musique est extrêmement belle. C’est un grand bonheur que de pouvoir chanter dans un de ses opéras.»
La distribution compte aussi en ses rangs Frédérique Drolet, soprano, qui incarne Despina (en alternance avec Marie-Ève Mathon) tandis que Duane Bell-Bourassa interprète Don Alfonso. Anne-Marie Bernard accompagne la troupe au piano et Dominic Thibault est responsable de la scénographie. Le coût d’entrée est de 15 $ pour les étudiants et de 20 $ pour les autres. On peut se procurer des billets à l'accueil de la Faculté de musique, au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Des billets seront également en vente au guichet de la salle les soirs de représentation.