
Les probiotiques sont des bactéries ou des levures qui peuvent être consommées sans danger et qui, au-delà de leur valeur nutritive, procurent des bienfaits pour la santé humaine. En santé buccale, le probiotique idéal serait capable de s'épanouir dans l'écosystème buccal et de rivaliser avec les bactéries nocives rendant ainsi moins probable l'apparition de la carie dentaire, des maladies parodontales ou de l'halitose (mauvaise haleine). «Il y a des données qui montrent que certaines espèces de bactéries, qui vivent naturellement dans la bouche, sont plus abondantes chez les gens qui n'ont pas de problèmes buccaux. Le principe derrière l'approche probiotique serait de donner des suppléments de bactéries protectrices aux personnes vulnérables ou à celles qui désirent une protection additionnelle», explique le professeur Grenier.
Toutefois, il ne faut pas se faire d'illusions sur la portée réelle de ces produits. «Ils ne remplaceront jamais le brossage de dents», prévient-il. Beaucoup de travail attend encore les chercheurs intéressés par ce domaine. D'abord, l'identité des espèces les plus efficaces pour rivaliser avec les bactéries nocives de la bouche reste à établir. «Idéalement, il faudrait trouver une ou quelques espèces en mesure de contrer les principaux problèmes buccaux.» Il faudra aussi déterminer quelle est la meilleure façon de livrer ces bactéries vivantes dans la bouche afin de permettre une colonisation durable de cet écosystème. En plus des pastilles, de la gomme et du rince-bouche, il serait envisageable d'en inclure dans des aliments comme le lait, le fromage et le yogourt parce que plusieurs bactéries probiotiques appartiennent au groupe des lactobacilles. Toutes ces questions alimentent les plans du professeur Grenier pour les années à venir. «Ça fait un bon moment que je fais de la recherche fondamentale en écologie buccale et je veux maintenant investir plus d'énergie dans les choses applicables.»