
Prestidigitation, illusionnisme, mentalisme ou divination, Luc Langevin touche avec un égal bonheur aux différents volets de cet art très ancien qu’est la magie. Sa polyvalence et le haut degré de maîtrise dont il fait preuve dans l’exécution des centaines de tours qui composent son répertoire ont été acquis au prix de milliers d’heures d’entraînement, et ce, depuis son jeune âge. S’il a eu la piqûre de la magie à 6 ans, ce n’est qu’à l’école secondaire, à l’âge de 13 ans, qu’il a réalisé son premier numéro devant public. «Une réaction très forte des spectateurs a suivi mon numéro avec des anneaux de métal, raconte-t-il. Pour la première fois, je goûtais aux applaudissements. J’étais très timide et l’expérience m’a donné confiance en moi. Ce jour-là, j’ai décidé d’être magicien.»
À 18 ans, il devient le plus jeune membre de l’Association des magiciens professionnels et amateurs du Québec. Comme condition d’entrée, il devait réussir un tour d’une durée de dix minutes devant des magiciens dans la trentaine et la quarantaine. «La pression était immense, mes mains tremblaient, se rappelle Luc Langevin. J’ai toutefois réussi un tour dont je garde le secret. Un magicien avait choisi une carte à jouer, il l’avait signée et il l’avait mélangée au jeu. J’ai jeté le jeu à la poubelle et nous sommes allés dans un coin de la pièce où j’avais placé au préalable une boîte à chaussures vide que les magiciens avaient examinée. La carte signée se trouvait à l’intérieur.»
Quand la rationalité côtoie l’irrationnel
Si la magie a toujours été sa passion, Luc Langevin souligne le grand intérêt qu’il a toujours eu pour les études, en particulier pour la science, comme en font foi son baccalauréat en génie physique et sa maîtrise en optique. «Dans mes numéros, poursuit-il, j’essaie d’apporter une certaine forme de rationalité à quelque chose qui, à la base, est très irrationnel. J’explique le principe physique que je m’apprête à enfreindre, ou bien les lois physiques en jeu dans l’illusion en cours.» Le doctorant en biophotonique se distingue des autres magiciens par le rapprochement qu’il fait entre science et magie. «C’est ma signature, dit-il. Mes diplômes seront les plus utiles en les intégrant à ma magie pour créer de nouveaux tours.»
Luc Langevin se définit comme magicien de rue plutôt que magicien de scène. Il est un adepte de la micromagie, laquelle privilégie les petits objets. En ce sens, il recherche la proximité avec le public. «Quand un magicien est sur scène, indique-t-il, les choses se passent loin du spectateur. Ce dernier peut être plus sceptique que lorsqu’il est très près de l’action.» Où se voit-il dans dix ans? «Je me vois comme un magicien professionnel, répond-il. Je rêve d’être le meilleur sur la planète.» Pour le moment, Luc Langevin prépare des capsules de tours de magie pour le Web. Il travaille aussi sur une seconde série de 13 épisodes de Comme par magie. «Nous allons essayer de vendre la première série en Europe, précise-t-il. On pense aussi à une tournée de spectacles.»