
Fritz Neuweiler, professeur au Département de géologie et de génie géologique: une découverte qui repousse de 200 millions d'années la date d'apparition des premiers animaux sur la planète.
Les trois chercheurs ont observé des structures qui auraient été produites par le «squelette» du premier animal pluricellulaire de la Terre dans des roches sédimentaires provenant des montagnes Mackenzie, à la frontière du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. Ces roches ont été formées pendant la période allant de 790 millions à 1,1 milliard d’années avant aujourd’hui. Elles se trouvaient alors au fond d’une mer aujourd’hui disparue.
Selon l'estimation des chercheurs, cet organisme ancestral aurait vécu il y a environ 850 millions d’années. Jusqu’à présent, les plus anciens fossiles d'animaux — les ancêtres des éponges actuelles — dataient de 650 millions d’années. Ces éponges avaient un «protosquelette» qui pouvait laisser sa trace dans des roches sédimentaires en formation. Les scientifiques soupçonnaient que des animaux plus anciens et plus simples avaient dû exister auparavant, mais personne encore n'avait pu en apporter la preuve. La découverte faite par le professeur Neuweiler et ses collègues repousse donc de 200 millions d’années la date d’apparition des premiers animaux sur la planète.
L’organisme marin qu’ils ont découvert mesurait quelques centimètres à peine, il vivait en eaux peu profondes et se nourrissait sans doute de matière organique dissoute dans l’eau. Il s'agissait probablement d'une colonie d'organismes unicellulaires qui partageaient un «squelette» primitif de collagène, croient les chercheurs. C'est d'ailleurs cette matrice extracellulaire de collagène qui a produit dans la roche un patron très distinctif, différent de celui des éponges actuelles ou de leurs ancêtres. Cette matrice extracellulaire est présente chez tous les animaux, y compris l’humain.
Les chercheurs attendent d’obtenir des données complémentaires avant d’attribuer un nom officiel à l'animal ancestral qu'ils ont découvert. Le professeur Neuweiler estime que cet organisme constitue la forme de vie animale la plus ancienne susceptible de laisser sa trace dans des roches sédimentaires.