C’est ce que révèlent les résultats d’une recherche menée par Martin Lee-Gosselin, professeur associé au Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD). Ces résultats ont fait récemment l’objet d’un article dans la revue Journal of Transport Geography, une revue internationale portant sur les transports et les changements spatiaux. Aux fins de cette étude réalisée en 2003 à Québec auprès de 250 ménages totalisant environ 400 personnes, les chercheurs ont rencontré les familles participantes à leur domicile et ont demandé à tous les membres âgés de plus de 15 ans de noter leurs activités et les déplacements qui y étaient liés durant une semaine. Les participants ont ensuite discuté de ces aspects plus en profondeur avec les chercheurs. But de l’opération: mieux comprendre les mécanismes de décision incitant les participants à se rendre à tel endroit, à tel moment et à l'aide de tel moyen de transport. Le fait que l’enquête date déjà de six ans et que les nouvelles technologies aient beaucoup évolué depuis ne dérange pas outre mesure Martin Lee-Gosselin, d’autant plus qu’il s’agit de la première phase de la recherche.
Rien n’est impossible
«Nous ne pourrions plus faire ce type d’analyse aujourd’hui, car la frontière entre Internet et le cellulaire n’est plus aussi nette qu’au début des années 2000. Par exemple, Internet est de plus en plus mobile et certains modèles de cellulaire permettent l’envoi et la réception de messages peu importe où l’on se trouve. En ce sens, la faible démarcation actuelle entre ces technologies ne nous permettrait pas d’obtenir des résultats aussi tranchés.» Cela dit, les années passent et Internet et le cellulaire sont davantage répandus. Ils ne cessent d’accompagner les changements de comportements. «Grâce à ces technologies, il est possible de garder le contact en tout temps avec les personnes, constate Martin Lee-Gosselin. Nos rapports avec les personnes, avec les activités, avec l’espace et le temps ne sont plus du tout les mêmes qu’il y a seulement dix ans. Plus rien n’est impossible.»