
Des chanteurs, chanteuses, musiciens et musiciennes de l'Atelier d'opéra 2009, en compagnie du metteur en scène Jacques Leblanc et du directeur musical Michel Ducharme. «Nous devons composer avec les voix de nos étudiants et cette année nous avions beaucoup de voix féminines.»
Inspirée des Métamorphoses d’Ovide dans un livret écrit par Giovanni Faustini, La Calisto met en scène des dieux, déesses et humains dans un chassé-croisé amoureux relevant davantage de la farce que du drame. «C’est un opéra qui a énormément de ressort comique, résume Jacques Leblanc. Les personnages sont issus de la mythologie mais réagissent en humains, avec tout ce que cela peut comporter de sentiments et de sexe!» Autant dire que la mise en scène de ces Jupiter, Junon, Mercure, Diane et autres créatures, loin de donner des maux de tête au metteur en scène, a plutôt été le théâtre de franches parties de rigolade.
«C’est un opéra très différent de ceux que l’on voit habituellement, précise Michel Ducharme. On a par exemple Satirino, un personnage tout juste pubère, obsédé par le sexe, qui cherche à tout prix à calmer ses ardeurs. Quant à ses acolytes, ils se retrouvent sans cesse dans d’incroyables quiproquos.» Il y a Calisto, jeune nymphe d’une grande beauté, qui a fait vœu de chasteté et que Jupiter va séduire en se faisant passer pour Diane, la maîtresse de la demoiselle. Diane n’est pour sa part pas insensible aux avances d’Endymion. Mais Pan aussi aime Diane. Quant à Junon, épouse de Jupiter, elle veut se venger des infidélités de son mari. Bref, sexe, amour et supercherie sont au programme et se succèdent pour donner un opéra drôle à souhait.
Une œuvre qui s’imposait
Il n’est donc pas étonnant que Francesco Cavalli soit considéré, avec Claudio Monteverdi, comme le représentant le plus important de la première période de l’opéra à Venise. Il en fut, pendant plus d’un quart de siècle, le maître incontesté et composa près d’une trentaine d’œuvres pour les théâtres vénitiens. «J’ai connu cet opéra par le premier enregistrement qui en a été fait dans les années 1970, indique Michel Ducharme. Une révélation pour les mélomanes du monde entier. Cavalli est alors apparu comme un compositeur majeur du 17e siècle.» Lorsqu’est venu le temps de choisir l’opéra qui serait mis en scène cette année pour l'Atelier d'opéra de l'Université Laval, lequel a pour finalité de permettre aux jeunes chanteurs de se familiariser avec les exigences musicales et scéniques du répertoire lyrique, La Calisto s’est imposée. «Nous devons composer avec les voix de nos étudiants et cette année nous avions beaucoup de voix féminines.» Cet opéra, avec ses nombreux costumes et surtout avec tous ses personnages qui se jouent les uns des autres — les hommes deviennent des femmes, les femmes, des hommes —, était tout indiqué.
«Pour la première fois, nous faisons appel à un ensemble instrumental plutôt que de nous limiter à un seul piano, précise également Ducharme. Nous avons voulu nous rapprocher de l’ambiance du 17e siècle à Venise alors qu’une dizaine de maisons d’opéra avaient pignon sur rue et que des petits orchestres se chargeaient des partitions musicales.» Pour ces deux représentations, le Théâtre de la cité universitaire sera transformé: les deux premières rangées seront éliminées pour céder la place à des clavecins, orgues, flûtes à bec, cornet à bouquin, violons, violoncelle, théorbe et viole de gambe. Quant à la compréhension de cette histoire en italien, elle sera facilitée par la projection de surtitres en français. Tout pour séduire le public.
Les jeudi 12 et samedi 14 mars, à 20 h, au Théâtre de la cité universitaire, pavillon Palasis-Prince. Prix d’entrée: 15 $ (étudiants: 10 $).