«Nous avons entrepris de cerner les facteurs qui limitent le succès de chasse à Anticosti et, selon les réponses que nous obtiendrons, il sera possible d’aménager les forêts de façon à atténuer ces contraintes», explique François Lebel, du Département de biologie. L’étudiant-chercheur a profité de la tenue du 6e colloque de la Chaire Anticosti, qui se déroulait le 30 janvier sur le campus, pour présenter les grandes lignes du projet de recherche qu’il mène sur la question avec le professeur Steeve Côté et le biologiste Christian Dussault, du ministère des Ressources naturelles et de la Faune.
Au cours des saisons de chasse 2007 et 2008, cette équipe de recherche a suivi les déplacements et les stratégies de 475 chasseurs qui portaient sur eux, lors de leur expédition quotidienne, un émetteur GPS. Les chercheurs ont ainsi obtenu les coordonnées précises de 670 sites d’abattage, ce qui leur a permis de caractériser les milieux associés à une chasse fructueuse. Les analyses préliminaires révèlent que la proximité des routes, des chemins forestiers et des sentiers joue un rôle important dans le résultat de l’expédition. Les biologistes ont aussi suivi en continu les déplacements quotidiens de leurs singuliers sujets expérimentaux. Les 549 tracés de déplacement sans abattage et les 453 tracés avec abattage qu’ils ont reconstitués leur permettront de caractériser les milieux traversés par les participants au cours de leur expédition et de déterminer l’effet des variables environnementales et de l’effort de chasse sur le succès des chasseurs.
Environ 8000 chevreuils sont abattus chaque année à Anticosti. «C’est le principal moteur économique de l’île, souligne François Lebel. Nous croyons qu’une meilleure connaissance des facteurs qui influencent le succès de chasse contribuera à conserver l’attrait de cette activité tout en accroissant son efficacité comme outil de gestion pour éviter une surpopulation de cerfs.»