Le député et porte-parole en matière de santé du deuxième groupe d’opposition à l’Assemblée nationale était sur le campus au lendemain du dépôt du rapport Castonguay sur le financement des soins de santé. Pour contrer un déficit annuel appréhendé de 7 milliards de dollars d’ici dix ans, les auteurs du rapport préconisent notamment qu’un médecin puisse être autorisé à exercer à la fois dans le système public et dans le système privé. Pour freiner la croissance des dépenses, le rapport propose aussi la création d’un fonds financé, d’une part, par l’utilisation d’une portion de la taxe de vente du Québec (TVQ) et, d’autre part, par une franchise variant selon les revenus des patients et leur utilisation des soins médicaux.
«Au Parti québécois, nous trouvons particulièrement ironique la proposition relative à la TVQ, a expliqué Bernard Drainville. L’automne dernier, nous avons suggéré au gouvernement du Québec d’occuper, en augmentant la TVQ, le champ fiscal qu’Ottawa s’apprêtait à libérer avec sa réduction de deux points de TPS. L’impact sur le contribuable aurait été nul et le Québec serait allé chercher 2,5 milliards de dollars par année de plus.» Le député a qualifié de «totalement irresponsable» le rejet de cette idée par le gouvernement. «Avoir occupé ce champ fiscal aurait procuré une plus grande autonomie financière au Québec, a-t-il dit. Cela manque de vision historique.»
Bernard Drainville a rappelé la politique nationaliste des gouvernements québécois successifs, en particulier depuis 1960. «On voit un fil conducteur, a-t-il souligné. Tous les gouvernements ont eu comme politique d’aller chercher davantage de pouvoirs pour notre État francophone d’Amérique. Depuis 1960, on en veut toujours plus. L’expression ultime de ce combat, que le PQ véhicule, est que l’on veut l’ensemble des pouvoirs.» Selon le député, le Québec a une contribution à faire sur le plan international, entre autres, dans le dossier de la diversité culturelle. «Je suis absolument convaincu que le Québec ajoute quelque chose de beau à l’aventure humaine, a-t-il affirmé. Si on veut assurer la pérennité de cette beauté, il faut faire notre pays, notre indépendance.»