Les chercheurs appuient leur analyse sur une revue des principales études réalisées sur l’angioplastie au cours des 15 dernières années ainsi que sur les résultats obtenus avec leurs propres patients. Entre octobre 2003 et avril 2005, 504 personnes qui avaient subi une angioplastie cardiaque à l’Hôpital Laval ont accepté de participer à une étude portant sur l’impact d’un départ rapide de l’hôpital, quatre à six heures après l’intervention, à condition que leur état le permette. Du nombre, 88 % ont reçu leur congé et aucun cas d’intervention cardiaque d’urgence ou de décès n’est survenu après leur départ. Six mois après la chirurgie, le taux de complications (un peu moins de 6 %) n’était pas plus élevé dans ce groupe que chez des patients qui avaient été hospitalisés après l’intervention.
Selon les chercheurs, le succès de l’angioplastie ambulatoire repose sur la pose systématique d’endoprothèses (stent) qui maintiennent le vaisseau sanguin ouvert, sur la miniaturisation des instruments chirurgicaux (cathéters), sur l’insertion du cathéter par une artère du bras plutôt que de la cuisse et sur le recours à de puissants médicaments prévenant la formation de caillots. La rapidité de la procédure ambulatoire a le défaut de ses qualités, soulignent-ils toutefois. Une personne qui arrive à l’hôpital à 10 h peut être opérée à 10h30 et retourner chez elle à 16 h, de sorte que les professionnels de la santé disposent de bien peu de temps pour lui transmettre l’information essentielle à sa convalescence.
Depuis 2005, 67 % des 5563 patients qui ont subi une angioplastie cardiaque à l’Hôpital Laval sont retournés chez eux ou au centre hospitalier d’où ils provenaient après une période d’observation de quatre à six heures. Un seul cas de réadmission à l’hôpital, survenu chez un patient de 83 ans, a été signalé. «L’angioplastie ambulatoire va gagner du terrain au cours de la prochaine décennie», prédit l’auteur principal de l’étude, Olivier Bertrand. En appliquant certains critères cliniques simples, on pourrait autoriser entre 80 % et 90 % des patients à retourner chez eux le jour même de l’opération, croit-il. Il s’agirait là d’une économie appréciable en soins de santé si l’on considère que plus de 2 millions d’angioplasties cardiaques sont pratiquées chaque année dans le monde et que la procédure courante requiert deux à trois jours d’hospitalisation.