C’est ce qui se dégage d’une recherche dirigée par Michèle Hébert, professeure à l’Université d’Ottawa et dont elle a présenté les résultats le 26 octobre lors d’une conférence dans le cadre de L’Heure pédagogique, une activité organisée par le Réseau de valorisation de l’enseignement. But de cette étude: mieux connaître le lien entre la présentation électronique, son contexte d’utilisation, les intentions pédagogiques des professeurs et la perception des étudiants sur l’impact de la PPP sur leur processus d’apprentissage. L’échantillon était composé de 12 professeurs enseignant depuis 12 ans en moyenne et provenant de 3 universités canadiennes, et de 36 étudiants de 1er cycle inscrits dans divers programmes de sciences et de sciences humaines (éducation, administration, ergothérapie, génie, droit, psychologie, etc.). Pour les fins de cette recherche, la chercheuse a mené des entrevues auprès des professeurs et des étudiants, fait de l’observation en classe et examiné les syllabus de cours et les transparents utilisés.
Dessins et mots clés
La majorité des quelque 280 transparents examinés par Michèle Hébert présentaient des textes sous forme de mots clés, de phrases complètes ou incomplètes. Quelques-uns arboraient une photo, une image ou un graphique, mais très peu comportaient des effets sonores ou encore de l’animation. Des dessins inutiles aux effets spéciaux en passant par des mots clés non adaptés au cours en passant par la simplification à outrance de la matière, la conférencière dit avoir tout vu. «Les professeurs sont conscients que la PPP est devenue en quelque sorte la norme dans les salles de cours, explique Michèle Hébert. Ils se sentent obligés d’utiliser ce moyen. Certains se justifient en affirmant que son utilisation leur évite de tourner le dos aux étudiants. Mais en même temps, beaucoup de ces professeurs écrivent au tableau noir lorsqu’ils donnent leur cours! Ils sont aussi nombreux à faire des allers et retours entre leur clavier d’ordinateur et le transparent, nuisant ainsi à la communication avec les étudiants. Aucun des professeurs avec lequel j’ai parlé n’utilisait de pointeur et très peu se servaient de la télécommande.»
Selon Michèle Hébert, un transparent électronique efficace ne devrait pas être utilisé comme substitut au message mais bien comme un soutien visuel complémentaire au cours. Il ne devrait pas non plus contenir plus de 12 mots ni présenter un long texte en continu, encore moins être affiché en permanence. Gare également à la liste de mots clés qui simplifient outrageusement le message. «Contre toute attente, indique-t-elle, le transparent préféré des étudiants a été un long texte comptant plus de 600 mots qu’ils avaient en version papier ou dans leur ordinateur et que le professeur projetait en classe en soulignant les passages importants. C’est là qu’on s’aperçoit que les conseils de conception qu’on peut donner en matière de présentation électronique sont peut-être moins importants que la présence du professeur et de son expertise.»