Le dossier a pour thématique le langage et la connaissance. Quatre textes tentent de répondre à la question: dans quelle mesure le langage est-il, ou non, un obstacle pour la connaissance et sa transmission? «Les considérations sur le langage se posent depuis longtemps», indique Mélanie Turmel-Huot, étudiante à la maîtrise en philosophie, directrice et corédactrice en chef de Phares. «Deux des auteurs défendent des positions différentes et se trouvent à se répondre, poursuit-elle. L’un d’eux avance que le langage familier est le meilleur véhicule pour la connaissance, que le langage formel conduit à certaines impasses. L’autre auteur va au contraire soutenir que le langage formel est le plus adéquat parce qu’il est le plus adapté à l’objet propre de la philosophie.»
Des propos accessibles pour lecteurs avertis
La revue Phares a vu le jour en 2001 à l’initiative d’étudiants de la Faculté de philosophie. Cette publication annuelle gratuite se veut un espace d’échanges, de débats et de discussions ouvert à tous les étudiants intéressés par la philosophie et la réflexion. Son tirage est actuellement de 375 exemplaires. La revue est distribuée dans un certain nombre de bibliothèques universitaires et de départements de philosophie au Québec. On la trouve également à l’Université d’Ottawa. Tout étudiant, peu importe son domaine d’études, peut soumettre un texte. La revue publie aussi des articles en provenance d’autres universités. Sur les 13 articles que contient l’édition 2007, trois proviennent d’étudiants inscrits à l’Université de Montréal.
«Nous ne sommes pas une revue de vulgarisation ni une revue savante comme telle, mais plutôt une publication relativement spécialisée, précise Mélanie Turmel-Huot. Nous soulevons des questions et des problématiques et nous nous adressons à des gens qui ont certaines connaissances générales en philosophie.» Selon elle, les textes publiés ont en commun la clarté de la langue, la qualité de l’argumentation philosophique et l’accessibilité du propos. La grande majorité des auteurs étudient aux cycles supérieurs. «Un des intérêts de Phares est d’intégrer les étudiants du premier cycle qui sont moins familiers avec un cadre de recherche, ajoute Mélanie Turmel-Huot. Tous les cycles d’enseignement sont représentés dans le comité de rédaction.»
Au fil des ans, les dossiers de la revue Phares ont exploré des thèmes variés, notamment le romantisme, l’Islam, les biotechnologies, la démocratie et la philosophie au collégial. En 2008, le dossier tentera de répondre à la question suivante: sommes-nous les héritiers des Lumières? L’ensemble des parutions est accessible à l’adresse suivante: www.phares.fp.ulaval.ca.