«Les modifications apportées à la structure organisationnelle des HEI étaient devenues nécessaires en raison de la concurrence grandissante amenée par la multiplication, ces dernières années, d'écoles supérieures spécialisées en études internationales dans les universités canadiennes, mais aussi à l'étranger», explique Louis Bélanger, professeur au Département de science politique, également directeur sortant des HEI et directeur par intérim de l'ESEI.
Selon lui, pour faire face à cette concurrence et afin de maintenir son leadership dans le domaine, l'Institut québécois des hautes études internationales se devait d'obtenir le statut d'école supérieure et de créer une unité de rattachement, le Département interdisciplinaire en études internationales. «Cette unité, indique le professeur Bélanger, sera ancrée administrativement à la Faculté des sciences sociales, mais elle sera gouvernée par les six facultés partenaires, ce qui constitue une expérience de collaboration interdisciplinaire inédite.»
Sur le plan administratif, ce département permettra de doter les HEI d'un noyau de ressources professorales interdisciplinaires. «Contrairement à un département ou à une école, un institut ne peut avoir de professeurs rattachés, souligne Louis Bélanger. Tous les enseignants des HEI proviennent des facultés partenaires. La création du nouveau département permettra l'embauche de professeurs qui se distinguent par l'approche interdisciplinaire qu'ils ont développée. Ce corps professoral propre viendra en appui au contingent d'enseignants déjà présent aux HEI. Les HEI 2.0 favoriseront le passage à un niveau supérieur de collaborations.»
Les HEI ont vu le jour en 1994. Au fil des ans, l'Institut s'est affirmé comme l'un des meilleurs pour former ceux et celles qui comptent faire carrière dans la diplomatie ou dans une autre profession à vocation internationale. Dès ses débuts, l'Institut innovait en créant une infrastructure d'enseignement et de recherche interdisciplinaires inédite. Ce nouveau modèle intégrait la coordination de la recherche et des programmes d'études aux cycles supérieurs. Il a permis à l'Université Laval d'assurer un leadership indéniable en études internationales au Québec comme au Canada. Son offre de formation comprend un programme de doctorat, quatre programmes de maîtrise et un microprogramme de niveau maîtrise.
«La qualité de nos formations professionnalisantes en études internationales est largement reconnue à l'échelle canadienne et au-delà, affirme Louis Bélanger. Chacune de nos cohortes comprend entre 30% et 40% d'étudiants étrangers. Nous figurons parmi les meilleurs au Canada dans les classements internationaux. Nous alimentons de façon importante la diplomatie québécoise et canadienne ainsi que les ministères et autres employeurs à vocation internationale.»
L'ESEI, grâce à ses ressources professorales rattachées, aura la possibilité d'intégrer les rangs de l'Association of Professional Schools of International Affairs. La presque totalité des grandes écoles de diplomatie et de relations internationales au monde en fait partie.
«Ce mouvement, indique le professeur Bélanger, vient reconnaître la nécessité qu'il faut, tant en enseignement qu'en recherche, approcher les grandes questions internationales, tous les grands enjeux de l'heure comme le réchauffement climatique ou les négociations commerciales, dans une perspective franchement interdisciplinaire, dans leurs dimensions juridique, économique et politique.»