«Penser à prendre ses médicaments, à vérifier sa glycémie, éviter les excès, c’est le quotidien de millions de patients diabétiques. Mais est-ce une fatalité ou peut-on guérir du diabète?»
C’est par ces mots que la doctorante en sciences pharmaceutiques Justine Vanessa Faramia a amorcé son exposé, le 22 octobre, lors de la finale locale virtuelle du concours Ma thèse en 180 secondes. Ce concours vise à encourager les étudiants des cycles supérieurs à développer leurs aptitudes de communicateurs et de vulgarisateurs scientifiques. Leur défi consiste à présenter leur sujet de recherche en termes simples et en seulement trois minutes. Ils doivent être clairs, concis et convaincants.
Avec son premier prix en poche, Justine Vanessa Faramia représentera son alma mater à la finale virtuelle nationale du concours, qui se déroulera le 19 novembre prochain sous l’égide de l’Association francophone pour le savoir – Acfas.
«J’avais fait la finale facultaire du concours en 2019 au niveau maîtrise, explique-t-elle. J’ai toujours aimé vulgariser. Comme pharmacienne, je me suis rendu compte qu’il était important que mes patients comprennent bien leur traitement, qu’il faut aller plus loin que simplement leur dire de prendre tel médicament à telle heure. Il faut leur expliquer la nature du médicament et son rôle.»
Justine Vanessa Faramia mène son projet de recherche doctoral dans le laboratoire du professeur Frédéric Picard, vice-doyen à la recherche de la Faculté de pharmacie et chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Les travaux de cette équipe sont axés sur l’obésité et le vieillissement.
Dans sa présentation, la doctorante a mis l’accent sur les personnes diabétiques de type 2 qui bien souvent ont un problème d’obésité. Celles aux prises avec une obésité très sévère peuvent être admissibles à une intervention chirurgicale du système digestif qui consiste en la diminution des deux tiers de l’estomac. «C’est comme si, dit-elle, notre estomac passait d’une taille de l’ordre de la poule à l’ordre de l’œuf.» Or, quelque 70% de ces patients, après leur chirurgie mais avant la perte de poids importante, sont totalement guéris de leur diabète. «Au laboratoire, soutient-elle, nous avons pu mettre en évidence une protéine partiellement responsable de la guérison du diabète chez les personnes opérées à l’estomac, la protéine IGFBP-2. Celle-ci est produite en grande partie par le foie et est libérée dans le sang. Elle est peu présente dans le sang de patients obèses et diabétiques. Suite à la chirurgie à l’estomac, elle le devient très rapidement et en plus grande quantité, ce qui permet d’avoir des effets positifs sur la santé.»
Cette découverte fera bientôt l’objet d’une publication dans une revue savante. Les chercheurs, eux, poursuivent leurs travaux en ce domaine. Ils se questionnent à savoir s’il ne serait pas possible de rendre plus présente ladite protéine dans le sang de patients diabétiques sans avoir à passer par la chirurgie, que ce soit par des moyens pharmacologiques ou nutritionnels, dans le but d’améliorer leur santé.
Ils cherchent aussi à identifier des maladies autres que le diabète où la protéine IGFBP-2 est peu présente et sur lesquelles elle pourrait agir. «Mon projet de thèse, souligne Justine Vanessa Faramia, est de déterminer les maladies où la protéine IGFBP-2 est manquante.»
Visionner la présentation de Justine Vanessa Faramia
Une version longue de la thèse vulgarisée sera en ligne le 6 novembre sur la chaîne YouTube de la Chaire publique AELIES et NÉO.