«Depuis 2011, le programme des CLE est une fierté de l'Université Laval, a déclaré le vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, Robert Beauregard. Il nous permet en effet de rallier des partenaires afin de nous doter d'un enseignement de pointe dans des créneaux en pleine évolution, et de renouveler au passage notre offre de formation aux trois cycles d'enseignement. La muséologie et la mise en public cadrent à merveille avec cette révision de nos pratiques d'enseignement. Les musées ont connu de grandes transformations et le public a désormais un vaste éventail de choix lorsque vient le temps d'aller à la rencontre d'une œuvre, d'un objet ou d'une exposition.»
Le titulaire de la Chaire est Jean-François Gauvin, professeur au Département des sciences historiques. Ce dernier est également le nouveau directeur du LAMIC. «La Chaire contribuera à une offre renouvelée de formation aux trois cycles universitaires dans le domaine des patrimoines matériels et immatériels, en s'appuyant principalement sur les collections muséales de l'Université Laval, lesquelles sont riches de plus d'un million d'objets et de spécimens», explique-t-il. Selon lui, les collections permettront d'imaginer et d'explorer une plateforme d'enseignement radicalement centrée sur l'objet d'art, d'ethnologie et de science. «Grâce au LAMIC comme structure d'accueil principale de la CLE, poursuit-il, la recherche, la mise en public et la production muséologique seront fermement ancrées dans l'espace numérique.»
Selon le professeur, l'objet de collection, aujourd'hui, n'est plus considéré comme une entité fixe et inaltérable. Il est plutôt devenu une source renouvelée de questionnements sur la place de l'humain dans son environnement. «Le citoyen, aujourd'hui, se pose une série de questions sur l'objet de collection, affirme-t-il. Il veut aller au-delà de la beauté, par exemple, d'un microscope du 18e siècle, et s'interroger sur le contexte historique et social dans lequel l'objet a été créé, le documenter au point de vue de ses matériaux et de l'artisan ou de l'artiste qui l'a confectionné.»
La Chaire propose un programme original de recherche-création et d'enseignement. Son déploiement se fera suivant trois axes. ORGANUM, l'axe fondamental, examinera les objets de la connaissance. FABRICUM, l'axe expérimental, permettra une étude des matériaux, des artisans, des techniques et des lieux de fabrication. Enfin, MUSEUM, l'axe intégrateur, misera sur la force créatrice du design et sur la mise en exposition conjointe du réel et du virtuel.
Jean-François Gauvin n'est pas le dernier venu en matière de muséologie. Ses études doctorales, il les a faites en histoire des sciences à l'Université Harvard. Après un stage postdoctoral à l'Université McGill, il est retourné à Harvard pour y diriger la collection d'instruments scientifiques de l'endroit, un corpus de quelque 20 000 objets. C'était en 2011. Sept ans plus tard, après avoir réalisé, planifié et supervisé une quinzaine d'expositions, il était approché pour le poste de titulaire de la future CLE de l'Université Laval.
«Ce qui m'intéressait dans la proposition, dit-il, était la grande diversification des collections de l'Université Laval. Sur ce plan, l'Université est super bien dotée. Ses collections sont extraordinaires. Nulle part au Québec ne trouve-t-on un aussi grand nombre de pièces. Je suis ravi d'être ici.»
Les collections muséales de l'Université sont conservées principalement au pavillon Louis-Jacques-Casault. Elles comprennent des roches, fossiles et minéraux, des champignons, des plantes invasculaires et vasculaires, des invertébrés et vertébrés, et des créations humaines. Celles-ci consistent notamment en des artéfacts archéologiques, des moulages de sculptures grecques et des appareils scientifiques.
Suivez les activités de la Chaire.
L'Université Laval possède plusieurs vitraux médiévaux, dont celui-ci représentant saint Laurent. Sur cette image datée des environs de 1250, le martyr porte un vêtement liturgique et tient une palme d'une main et un gril de l'autre. L'œuvre proviendrait de la basilique Notre-Dame de l'Épine, à Évron, en France. Le vitrail mesure 42,7cm de haut et 38,4cm de large.
Photo : Jean Rodier
Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre, Henri Louis Duhamel du Monceau, Paris, H. L. Guerin et L. F. Delatour, tome 1, 1755. Collections de la Bibliothèque de l'Université Laval.
Photo : Marc Robitaille
Spécimen de chèvre des montagnes Rocheuses provenant de l'Alberta, de la famille des bovidae. Don de Pierre Bellemare en 2006, collections de l'Université Laval.
Photo : Marc Robitaille
Lors du lancement de la CLE en muséologie et mise en public: la présidente-directrice générale par intérim de La Fondation de l'Université Laval, France Croteau, le titulaire de la Chaire de leadership en enseignement en muséologie et mise en public, Jean-François Gauvin, le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Guillaume Pinson, le premier vice-président de Power Corporation du Canada, Paul C. Genest, le vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes de l'Université Laval, Robert Beauregard, le directeur de la collection de Power Corporation du Canada, Serge Joyal, et la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation de l'Université Laval, Eugénie Brouillet.
Photo : Jean Rodier
Le professeur Jean-François Gauvin, titulaire de la CLE en muséologie et mise en public, en compagnie d'étudiantes en muséologie, lors de l'inauguration de la CLE. Ce sont Christyna Fortin, Anne-Marie Deshaye, Julie St-Amand, Anne-Sophie Renaud-Bélisle et Valérie Boulva.