26 septembre 2025
Une première cérémonie de reconnaissance pour des projets réalisés par, pour et avec les Premiers Peuples
Les quatre projets mis en valeur, des formations, l'engagement d'une agente de liaison et une école d'été, s'inscrivent dans une démarche de réconciliation et de valorisation des savoirs, des pratiques et des apprentissages autochtones

De gauche à droite : Annie Hervieux, Innue de Pessamit, responsable des événements et des partenariats à la Faculté de médecine, Karine Taché, professeure et coresponsable du microprogramme en archéologie pour les Premiers Peuples à la Faculté des lettres et des sciences humaines, Caroline Desbiens, professeure, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine et tourisme autochtones et responsable du nanoprogramme Gardiennes et gardiens du territoire, Marie Arsenault, doyenne de la Faculté de médecine, Justine Gros-Louis, Wendate de Wendake et cocoordonnatrice du microprogramme en archéologie pour les Premiers Peuples à la Faculté des lettres et des sciences humaines, Rosalie Chamberland, étudiante innue d'Essipit et présidente de l'Association étudiante autochtone de l'Université Laval, Raphaël Gani, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation, Raven Larocque-Laliberté, Mi'gmag de Gesgapegiag et étudiante à l'Université Laval, Ariane Therrien, Innue de Pessamit et étudiante à l'Université Laval, Francis Verreault-Paul, chef des Premières Nations du Québec et du Labrador.
— Félix Desforges
Depuis quelques années, l'Université Laval est engagée dans une démarche de réconciliation et de valorisation des savoirs, des pratiques et des apprentissages autochtones. Le jeudi 25 septembre, une cérémonie de reconnaissance par, pour et avec les Premiers Peuples s'est tenue dans cet esprit à l'espace Jardin du pavillon Alphonse-Desjardins. Première du genre, cette activité était organisée par le Bureau des Premiers Peuples de l'Université Laval, notamment pour créer des partenariats tout en réaffirmant ceux qui sont déjà présents. Cet événement vise à mettre en valeur les travaux ayant un impact important auprès des Premières Nations et Inuit, à honorer les savoirs autochtones et à partager les travaux réalisés par, pour et avec les Premiers Peuples.
Les projets soulignés durant la cérémonie découlent tous du plan En action avec les Premiers Peuples, adopté il y a cinq ans par le Conseil d'administration de l'Université Laval. Élaborées par les facultés et les directions, ces initiatives uniques «incarnent la transformation en cours à l'Université, a indiqué Michel De Waele, professeur au Département des sciences historiques et adjoint à la vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes. Cette transformation met en valeur le pont, ashukan, que nous voulons édifier entre les projets autochtones et allochtones.»
Selon lui, «ces projets représentent des jalons importants sur le chemin de la réconciliation. Chacun contribue à créer un environnement où les savoirs autochtones sont reconnus à leur juste valeur et où les cultures autochtones peuvent s'exprimer librement et fièrement.»
Voici les quatre projets soulignés, dont deux formations offertes par l'Université Laval pour les personnes issues des Premiers Peuples. Chaque programme allie savoirs traditionnels et approches contemporaines, dans une perspective d'autodétermination et de mise en valeur des cultures autochtones.
Gardiens et gardiennes du territoire
Le nanoprogramme Gardiens et gardiennes du territoire est une formation de 1er cycle d'une durée de quatre mois, offerte en ligne et en territoire. Depuis des millénaires, les Premiers Peuples protègent leurs territoires, leurs eaux et leurs écosystèmes. Le nanoprogramme vise à former des professionnelles et professionnels capables d'agir dans leur communauté et au sein d'organisations vouées à la gestion environnementale, à la conservation du territoire et à la protection du patrimoine naturel et culturel.
Microprogramme en archéologie
Le microprogramme en archéologie pour les Premiers Peuples offre une formation intensive de 1er cycle d'un an adaptée aux personnes souhaitant se consacrer à la préservation et à l'interprétation du patrimoine archéologique en contexte québécois. En intégrant les savoirs autochtones avec les connaissances scientifiques occidentales, ce programme vise à développer une compréhension globale de l'archéologie tout en favorisant le respect, l'autonomisation et l'autodétermination des peuples autochtones.
Annie Hervieux et la santé autochtone
Annie Hervieux est agente de liaison aux dossiers facultaires autochtones à la Faculté de médecine. Elle accompagne le personnel enseignant ainsi que les étudiantes et étudiants dans le développement et l'implantation de projets et d'initiatives en matière de santé autochtone. Elle organise des événements étudiants, vient en appui aux initiatives éducatives et encadre l'engagement communautaire et citoyen. Elle est aussi active dans la sensibilisation et l'inclusion, de même qu'en formation continue. Nombreuses, les retombées de ce poste comprennent notamment une meilleure compréhension des réalités autochtones, des actions mieux orientées et plus cohérentes, une fluidité et un partage de l'information améliorés.
Une école d'été sur les réalités et les savoirs autochtones
Le professeur Raphaël Gani, du Département d'études sur l'enseignement et l'apprentissage, mène un projet d'école d'été axée sur les réalités et les savoirs autochtones et destinée aux personnes étudiant en enseignement. L'objectif est de coconstruire, en partenariat avec des communautés autochtones, un milieu d'apprentissage collaboratif et cohérent avec l'approche holistique des enseignements ancestraux. Ce milieu permettra aux personnes participantes de vivre des expériences transformatrices qu'elles pourront mobiliser dans différentes sphères de leur vie, dont le milieu scolaire.
Une occasion d'échanger et d'inspirer
Les personnes porteuses de ces projets sont montées sur scène où elles ont reçu un porte-clés et du tabac. Dans la symbolique autochtone, le porte-clés sert à ouvrir la porte vers de nouveaux partenariats et de nouveaux savoirs. Le tabac, lui, est une plante sacrée qui est à la base de toute forme de médecine.

Edith Picard, une aînée Wendate de Wendake, a fait l'honneur d'un cadeau surprise aux porteurs de projets, en plus du tabac et des portes-clés qui leur ont été remis en guise de reconnaissance.
— Félix Desforges
Nadine Rousselot, directrice du Bureau des Premiers Peuples et autochtone innue de Pessamit, a expliqué que cette «cérémonie de reconnaissance par, pour et avec les Premiers Peuples est d'abord et avant tout une occasion d'échanger, d'inspirer et d'être inspirés. Nous voulons redonner aux communautés à partir de projets novateurs, de la même manière qu'elles partagent leurs savoirs avec nous.»
L'étudiante Rosalie Chamberland, autochtone innue d'Essipit, agissait comme maîtresse de cérémonie. Elle est inscrite au baccalauréat en enseignement secondaire – univers social et développement personnel et au certificat sur la diversité culturelle, en plus d'être présidente de l'Association étudiante autochtone de l'Université. «Cet événement, a-t-elle dit, permet d'ouvrir des portes ensemble vers des partenariats durables. Pour nous, les étudiantes et étudiants autochtones, c'est important de se sentir bien entourés et sécurisés. Ces partenariats, notamment avec les communautés, sont bénéfiques à notre croissance personnelle et professionnelle.»

Était présent à la cérémonie le chef régional de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Francis Verreault-Paul, lnnu de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh.
— Félix Desforges

La soirée a eu son interlude musical avec Isaac Verreault-Lambert, connu sous le nom d'Aïshak Verreault-Lambert. Le guitariste et chanteur vient de la nation atikamekw et de la nation innue (Manawan et Mashteuiatsh).
— Félix Desforges