
Moissonneurs solidaires est une ferme maraîchère à vocation sociale de la région de Lotbinière. Sa production est destinée au réseau Moisson Québec. De plus, elle engage de jeunes hommes en difficulté et en démarche de réinsertion sociale.
— Moissonneurs solidaires
Moissonneurs solidaires figure parmi 100 initiatives locales d'alimentation responsable et durable répertoriées dans une récente publication conjointe de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de la Faculté de droit et de l'Association RESOLIS.
«Ces initiatives contribuent à construire et à structurer les systèmes alimentaires territorialisés (SAT) au Québec, explique Geneviève Parent, professeure à la Faculté de droit et titulaire de la Chaire. Le principal objectif du répertoire est de montrer l'existence de ces initiatives locales et de faire comprendre qu'il existe des systèmes alimentaires autres que le système alimentaire mondialisé.» Selon elle, cette tendance s'est répandue dans le monde. Elle répond à un besoin des consommateurs qui, de plus en plus, demandent des produits sains et cultivés dans le respect de l'environnement.
Né en France, le concept de système alimentaire territorialisé se définit, entre autres, par de plus courtes distances entre le producteur, le transformateur, le distributeur et le consommateur. Un SAT vise notamment à valoriser les produits de proximité, à réduire l'empreinte écologique de la production alimentaire et à mettre au point des produits de niche.
On trouve des initiatives locales d'alimentation responsable et durable dans toutes les régions du Québec. La moitié de celles répertoriées dans le document de la Chaire est localisée dans les régions administratives de Montréal, Montérégie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Ces organisations ont le statut de coopérative, d'organisme sans but lucratif, d'association, d'entreprise privée, d'institution ou d'organisme de charité. Plus de 40% des initiatives répertoriées s'inscrivent soit dans la mouvance de l'agriculture biologique, soit dans celle de l'agriculture raisonnée. L'agriculture raisonnée prend en considération la protection de l'environnement, la santé et le bien-être animal. Toutes les initiatives prennent en compte les principes du développement durable et ont comme objectif la mise en valeur des produits locaux.
L'analyse comparative des 100 initiatives révèle, entre autres, une forte présence du milieu coopératif et associatif, une grande popularité de l'agriculture urbaine et un intérêt croissant des chaînes agroalimentaires pour l'alimentation locale. «Les chaînes agroalimentaires, explique Geneviève Parent, ont compris que certains consommateurs sont prêts à acheter les produits locaux et même à les payer un peu plus cher.»
Les différentes initiatives ont des effets externes positifs de nature sociale, culturelle, environnementale ou pédagogique. Dans les externalités culturelles, il faut mentionner la Coopérative Lanaufibres. L'entreprise de la région de Lanaudière a créé une filière unique de production, de transformation et de mise en marché des noix, de l'huile et de la farine de chanvre. Dans les externalités environnementales, le Marché SecondLife occupe une place à part. Ce commerce virtuel de fruits et légumes «moches» lutte contre le gaspillage alimentaire. En 2015, l'entreprise a valorisé plus de 2,7 tonnes de fruits et légumes dans la région de Montréal.
Plus de 60% des initiatives recensées ont des retombées environnementales positives. Par ailleurs, plus de 80% des initiatives ont un impact social positif. Selon la professeure Parent, tous les instigateurs des initiatives recensées ont déclaré être très préoccupés par les effets de leur projet sur le tissu social de leur communauté.
Une carte interactive des 100 initiatives locales pour une alimentation responsable et durable peut être consultée sur le site Web de la Chaire.
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