
L'étude révèle notamment que les élèves sont moins témoins d'impolitesses envers les adultes et que moins d'élèves se présentent à l'école sous l'influence de drogues ou d'alcool.
Le projet de recherche est mené par l'Équipe de recherche sur la sécurité et la violence dans les écoles québécoises, que dirige Claire Beaumont. Le jeudi 26 avril, au Centre des congrès de Québec, la professeure a dévoilé les plus récents résultats de l'étude longitudinale lors du Congrès international sur la réussite éducative. L'analyse des données collectées en 2013, en 2015 et en 2017 démontre, de façon générale, que le climat scolaire, déjà bon en 2013, s'est amélioré, surtout au secondaire. «Les lieux, dit-elle, sont perçus comme plus sécuritaires, à l'intérieur et autour des écoles.»
L'étude révèle que les élèves sont moins témoins d'impolitesses envers les adultes. Ils voient moins d'élèves se présenter à l'école sous l'influence de drogues ou d'alcool. Ils voient moins de parents causer des problèmes à l'école et moins de membres du personnel insulter les élèves.
Claire Beaumont rappelle qu'une sensibilisation massive a suivi, il y a quelques années, la mise en place, par le gouvernement du Québec, du Plan d'action pour prévenir et traiter la violence à l'école. «La mobilisation des milieux scolaires semble s'être accrue depuis 2012, indique-t-elle, mais l'étude ne confirme pas que ce sont les actions du gouvernement qui ont porté fruit. Le mouvement sociétal accepte moins de comportements de violence envers autrui, ce qui pourrait se répercuter en milieu scolaire.»
La recherche met par ailleurs en lumière une augmentation, entre 2013 et 2017, des insultes et des messages humiliants par texto, et ce, dès l'école primaire. Au secondaire, par contre, ce type de déclarations a connu une diminution au fil des ans. Au primaire, la proportion de répondants possédant un appareil électronique, notamment un téléphone cellulaire, est passée de 61% en 2013 à 79% en 2017. Au secondaire, elle est passée de 76% à 92%.
Les conflits entre membres de groupes ethniques sont le seul comportement à risque que les élèves du primaire et du secondaire, ainsi que le personnel du niveau primaire, ont observé plus souvent entre 2013 et 2017. En 2013, un élève du secondaire disait observer 2,3 conflits ethniques par an. En 2017, ce nombre s'élevait à 3,4. «L'école est située dans sa communauté, avance Claire Beaumont en guise d'explication. Les comportements des élèves ne sont pas différents de ce qu'ils vivent dans leur famille ou dans leur quartier. Le comportement des jeunes se modèle aussi et généralement sur celui des adultes. À l'école, l'adulte doit donc agir comme un modèle comportemental et travailler à l'établissement d'un climat respectueux.»
Enfin, l'étude mentionne que ce sont les comportements des adultes qui auraient le moins changé depuis 2013. On parle d'insultes, de cris, de sacres et de punitions humiliantes du personnel scolaire à l'endroit des élèves. Près de 13% des élèves du primaire et près de 15% des élèves du secondaire ont observé ces comportements à leur égard. On évoque également les exclusions et les rumeurs entre collègues, ainsi que les cris et les insultes de parents envers le personnel.
La professeure Beaumont préconise une approche globale et positive pour favoriser la réussite éducative des jeunes Québécois. «Leur fournir un climat scolaire positif, où ils se sentent bien et où ils peuvent se développer, est une contribution nécessaire à leur offrir», soutient-elle.
Consultez les résultats complets de l'enquête

La recherche met par ailleurs en lumière une augmentation, entre 2013 et 2017, des insultes et des messages humiliants par texto, et ce, dès l'école primaire. Au secondaire, par contre, ce type de déclarations a connu une diminution au fil des ans.