
Étaient présents au moment de l'annonce officielle (de gauche à droite): Jacques Simard, directeur adjoint à la recherche fondamentale du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, Rénald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine, Gertrude Bourdon, présidente-directrice générale du CHU de Québec – Université Laval, Sylvie Trottier, adjointe clinique au directeur du Centre de recherche en infectiologie (CRI), Gary Kobinger, directeur du CRI et Michel G. Bergeron, fondateur du CRI.
— Karine Roy
Le vaccin élaboré en collaboration avec deux établissements américains, de Philadelphie et de Miami, est le premier à avoir franchi toutes les étapes réglementaires et à obtenir l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) et de Santé Canada.
«C’est fantastique d’être dans la première vague d’essais cliniques pour apprendre à développer davantage cet outil, de façon rapide et efficace», a souligné Gary Kobinger, directeur du CRI.
Depuis le 1er février 2016, le virus Zika est considéré par l’Organisation mondiale de la Santé comme une urgence de santé publique de portée internationale. Transmis par une piqûre de moustique, une relation sexuelle ou de la mère à l’enfant durant la grossesse, le virus Zika peut entraîner plusieurs complications, dont le syndrome de Guillain-Barré, des avortements spontanés ou encore une microcéphalie (tête anormalement petite) chez les nouveau-nés.
Au Canada, 237 cas avaient été répertoriés à la fin août, dont 232 liés aux voyages. Aux États-Unis, ce nombre atteint 2 517 cas. À ce jour, il n’existe aucun traitement ou vaccin capable de soigner ou de prévenir l’infection causée par le virus Zika.
Dans un contexte où il se propage de plus en plus, notamment au Brésil, les progrès récents du CRI et du CHU de Québec – Université Laval procurent un espoir à tous ceux qui combattent le virus.
«Ce vaccin sera à l’étude dans trois centres reconnus mondialement, dont nous faisons partie, et le CHU de Québec – Université Laval en est très fier», a souligné la présidente-directrice générale du CHU, Gertrude Bourdon. «Cette étude, sous la supervision du professeur Gary Kobinger, démontre une fois de plus le leadership prépondérant de notre établissement en recherche dans le domaine de l’infectiologie», a indiqué pour sa part le doyen de la Faculté de médecine de l’Université Laval, Rénald Bergeron.
L’étude clinique sera pilotée par Sylvie Trottier, associée depuis longtemps à la recherche en maladies infectieuses et immunitaires au CRI. «C’est la première fois que ce nouveau vaccin sera administré à des humains. C’est une première phase, un premier contact, mentionne la chercheuse. Le but de cette étude sera de vérifier la sécurité du vaccin, de voir s’il a des effets secondaires ou encore s’il y a des toxicités qui n’ont pas été déterminées chez les animaux, chez qui le vaccin s’est révélé très sécuritaire. Nous allons également évaluer la réponse immunitaire.» Son équipe a déjà recruté une quinzaine de volontaires en bonne santé de 18 à 65 ans.
Si cette première phase d’études cliniques s’avère un succès, le vaccin devra par la suite en franchir deux autres avant qu’il soit homologué officiellement. «Il faut y aller vraiment étape par étape, pour s’assurer que tout est en place», rappelle Gary Kobinger. «Si l’on pouvait commencer la deuxième phase au début de 2017, ce serait vraiment fantastique», conclut néanmoins le chercheur.

Professeur à la Faculté de médecine et directeur du Centre de recherche en infectiologie de l'Université Laval (CRI), Gary Kobinger est renommé mondialement pour ses recherches sur les vaccins. C'est sous sa direction que l'équipe du CRI réalisera les différentes phases d'études cliniques nécessaires pour faire homologuer un vaccin contre le virus Zika.
Photo: Louise Leblanc