Dirigé par Hank Margolis, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt, Fluxnet-Canada regroupe 44 chercheurs universitaires et gouvernementaux qui ont entrepris la gigantesque tâche de quantifier l'apport des forêts et des tourbières au cycle du carbone et, du coup, d’évaluer leur influence sur les changements climatiques globaux. Pour la période 2002-2007, le réseau a bénéficié d’un appui financier totalisant 13 M$ en provenance de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et de la Fondation BIOCAP Canada.
L’édition du 10 décembre d’Agricultural and Forest Meteorology fera le point sur les résultats obtenus par ces chercheurs depuis 2002. Les 25 articles du numéro portent sur les échanges de gaz carbonique, de vapeur d'eau et de chaleur entre les forêts, les tourbières et l’atmosphère. En 2003, ces écosystèmes auraient absorbé 60 millions de tonnes de carbone, ce qui équivaut à 43 % des émissions provenant de l’utilisation des combustibles fossiles. Les chercheurs ont découvert que les forêts d'âge intermédiaire (entre 35 et 60 ans) ont un haut taux de captage de carbone, que les forêts plus vieilles en accumulent aussi, quoique à un taux plus faible, mais que les jeunes peuplements (10 à 20 ans) libèrent du carbone dans l'atmosphère. L’absorption de carbone serait favorisée par des températures printanières chaudes, mais pas par la durée de la saison de croissance. Autre résultat étonnant: le remplacement des résineux par des feuillus, à la suite d’incendies notamment, modifierait le bilan thermique des forêts. En effet, les feuilles et la neige au sol (plus exposée dans les forêts de feuillus) réfléchiraient davantage les rayons solaires, ce qui contribuerait à refroidir l’atmosphère.
Le Programme canadien du carbone poursuivra les travaux entrepris par Fluxnet-Canada. «Nous voulons intégrer la variabilité interannuelle dans nos modèles de bilan du carbone des forêts canadiennes, précise le professeur Margolis. Nous souhaitons aussi améliorer les estimés de puits et de sources de carbone pour le Canada et l’Amérique du Nord, à l’aide de mesures locales et de mesures atmosphériques.»